Écriture créative, printemps 2024 : 4/4

A la manière de Marcel Proust, de Marguerite Duras ou de Virginie Despentes.

Par Antonio Ferraiolo Costa

Le jour où j’ai décidé d’adopter mon mini goldendoodle d’une petite ville du Wisconsin a été un grand moment dans ma vie ; cela a marqué le début d’un beau voyage rempli d’amour et de camaraderie. Alors que je traversais les paysages forestiers verdoyants et les rues calmes de cette ville isolée, je me suis retrouvé attiré par un centre d’adoption local, où j’ai rencontré d’adorables compagnons à fourrure cherchant avec impatience un foyer pour toujours. Parmi eux, un mini goldendoodle en particulier a conquis mon cœur ; avec son pelage moelleux, ses yeux émouvants et son charme irrésistible. Sans hésitation, je savais que j’avais trouvé mon partenaire idéal ; et c’est ainsi que, avec un sentiment d’enthousiasme et d’anticipation, je me suis lancé dans le voyage de l’adoption. La paperasse était si petite que j’ai pensé que quelque chose devait mal tourner ; mais avant de m’en rendre compte, je sortais du refuge avec mon nouvel ami à quatre pattes à mes côtés, prêt à commencer notre aventure ensemble. J’ai sauté dans ma voiture, mais j’ai entendu un grand cri de la jeune vendeuse qui nous avait vendu le chien ; son manager l’a suivie. Elle m’explique que le chien spécifique hypoallergénique que j’appelle désormais Lilli avait déjà été réservé par un membre de leur communauté. Mon cœur se serra ; mais ensuite je me suis souvenu de la paperasse, du contrat que nous avions tous les deux signé. J’avais toujours voulu un chien et je ne pouvais en avoir que quelques types à cause de l’allergie de mon père. J’ai montré au responsable les documents et il était écrit « toutes les ventes finales » en bas. Le manager n’a eu aucune réponse et je suis donc parti avec mon nouveau meilleur ami. En adoptant mon mini goldendoodle, j’ai trouvé non seulement un animal de compagnie, mais aussi un ami fidèle et un compagnon chéri, dont la présence continue d’enrichir ma vie d’une manière que je n’aurais jamais imaginé possible.

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Par Justyn Cooke

Par la fenêtre au bout de ma chambre, j’ai vu un sapin de loin. C’était un grand sapin comme dans les tableaux des meilleurs peintres russes, qui remplissait le cadre de la fenêtre ; un sapin tout large et débraillé dont les aiguilles pendantes ressemblaient à celles de la pluie. Je l’ai aperçu lorsque, étant si épuisé de mes études et de mon travail, je m’étais vite levé en me détournant de mon bureau, me retirant de mon livre, et là-dessus je l’ai vu. Je l’avais déjà vu, bien sûr, chaque fois que j’ai regardé par la fenêtre, mais je ne l’avais jamais vu comme tel, si immense et frappant ; et comment est-ce que c’est possible que j’aie ignoré cela ? Que je sois détesté comme des rois de l’antiquité qui chevauchaient dans leurs royaumes sans qu’ils constatent les pauvres dans les rues ou les ouvriers qui faisaient toutes leurs richesses ! Ce pauvre arbre n’a jamais été reconnu, jamais connu, et jamais aimé — j’en suis sûr — non plus.

Écriture créative, printemps 2024 : 3/4

Récit personnel d’un événement historique.

Par Antonio Ferraiolo Costa

J’étais en troisième année du HS lorsque le covid a commencé. Au début, il semblait que quelque chose se passait très loin, dans d’autres pays. Mais très vite, il est devenu clair que cela se rapprochait, et avant que nous nous en rendions compte, notre école a été fermée pour une durée indéterminée.
La transition soudaine vers l’école en ligne a été choquante. C’était surréaliste d’assister à des cours sur un écran d’ordinateur, d’essayer d’absorber des informations tout en étant assis sur mon lit à la maison. Le manque d’interaction sociale avec les amis et les profs rendait la tâche encore plus difficile. Nous ne pouvions plus nous réunir dans les salles de classe, partager des notes ou rire ensemble pendant les pauses. Tout était devenu isolé et l’atmosphère autrefois vibrante de l’école semblait étrangement vide.
Quant au football, c’était une grande partie de ma vie. Je jouais depuis que j’étais enfant et l’idée de ne pas pouvoir entrer sur le terrain avec mes coéquipiers était dévastatrice. Les entraînements et matchs ont été annulés, et la camaraderie que nous partagions pendant les séances d’entraînement a disparu. C’était une pilule difficile à avaler, réalisant que quelque chose que j’aimais tant avait été suspendu indéfiniment.

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Par Avery Patterson

Le matin où j’ai quitté New York, la neige polluait la fenêtre. Je garde les fenêtres ouvertes quand je dors, même en hiver. Des flocons de neige fondaient timidement sous la chaleur attirante des murs jaunes et claustrophobes de ma chambre. Ce matin-là, l’air frais passait à travers la fenêtre et persistait dans mon nez, et brûlant les coins intérieurs de mes yeux. Mes respirations sortaient en nuages de chaleur ivoire. Pour me lever, je pensais à ces nuages et l’air extérieur de ma chambre. J’ai poussé la fenêtre plus haut. Je respirais désespérément, mais malheureusement ces inhalations ne duraient pas longtemps, je devenais froide.
Habituellement, je dois me résigner à respirer la poussière cruelle qui s’accumule dans les coins de mon monde intérieur, mais pas aujourd’hui. Ces derniers jours les coins de mon monde intérieur semblent tristes et stressants. Une mélancolie reste derrière mes yeux, et des vagues de larmes tombent souvent sur mes joues.
Mais ce n’est pas seulement la neige, c’est la présence oppressante de la pandémie qui me rend triste. Confinée chez moi, toute seule, chaque jour est le même. Mes jours sont marqués par une routine monotone et l’incertitude. Les interactions humaines et personnelles sont rares, remplacées par des écrans et des conversations virtuelles qui ne me satisfont jamais. Le confinement me donne l’impression que ma chambre devient plus et plus petite chaque jour. Je quitte New York et ne reviendrai pas. Je crains pour le monde, pour mes amis, pour ma famille.

Écriture créative, printemps 2024 : 2/4


Ecrire plusieurs versions de la même histoire : l’une de manière neutre, les autres sous la contrainte de votre choix.

La version neutre :

Par Justyn Cooke

L’autre jour, j’étais en train de manger un sandwich sur un banc au parc, et puisque des tas de miettes tombaient à mes pieds, plusieurs pigeons sont venus les manger autour de moi. Ils mangeaient bien, et j’étais content de les nourrir un peu. Cependant, bientôt est venu un grand corbeau, plus grand que j’ai jamais vu. Il s’est approché, entré dans la foule de pigeons, et a crié très fort, ce qui a fait peur aux pigeons. Ils s’en sont allés, mais pas trop loin, et j’ai regardé le corbeau, plutôt gêné.
« Qu’est-ce que tu fais là ? » je lui ai dit.
– J’ai libéré les miettes de leur souffrance.

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Choisir un paysage ou un lieu, fréquenté actuellement ou pris en photo, et le décrire le plus précisément possible.

Par Isabel Crawford

La plante ne partage pas son côté de la chambre avec moi. Elle habite entre le lit, la fenêtre, et le radiateur. Ça, c’est son domaine. Elle est comme une forteresse, parfois vivante, parfois tombante. Elle ressemble à une plante ordinaire mais je suis sûre que je manque ses aspects extraordinaires. Elle ne me regarde pas mais toujours, je sens sa présence silencieuse.
La plante est aux facettes multiples. Elle peut voir les plantes qui habitent sur le balcon, dehors, avec le vrai soleil et le vent. Et si cette vue ne lui plaît pas, elle peut voir le dessin des plantes sur le mur en regard qui est plus abstrait. Je me demande si ce dessin des plantes, presque absurde, sur le mur se moque d’elle. La plante est entre deux vies : la première, une vie plus réelle, et la deuxième, moins. Elle pense toujours aux autres facettes.
Sous mon regard, la plante ne bouge pas. Bien sûr, elle est une plante. Mais, à la fin de la journée, quand je jette par hasard un coup d’œil dans sa direction, sa forme a changé. Le feuillage vert reste mais dans un nouvel aménagement. Une variation du même motif chaque jour. Son chef-d’œuvre n’est pas dans son produit mais dans sa production. Peut-être que je ne la regarde pas assez.

Écriture créative, printemps 2024 : 1/4

Raconter un trajet ordinaire que vous connaissez bien. Pour aller au lycée, à l’université, chez un ami, un parent, etc. Soyez le plus précis possible, à chaque étape de ce trajet.

Par Isabel Crawford

Habituellement, je ne regarde pas les fenêtres du métro. Je préfère fixer les yeux aux pieds des étrangers et je laisse les pensées libres parce que, selon moi, il n’y a pas une meilleure occupation pour les temps dans le métro. J’aurais pu lire un livre ou écouter de la musique mais c’est un lieu bizarre, le métro. Les tunnels noirs, l’animation des murs qui passent, une mosaïque des graffitis, des lumières, des panneaux, des trains qui sinuent sans cesse, des multitudes de gens qui passent les uns et les autres regardant sans regarder. Non, c’est mieux d’être immobile, silencieuse, endormie avec les yeux ouverts. Alors un jour, quand je fixais les yeux aux pieds des étrangers et que les pensées voyageaient dans ma tête avec ni raison ni logique ou peut-être trop de raison et trop de logique, j’ai pris conscience du fait que le train ne bougeait pas. Et quand je me suis aperçue que le train ne bougeait pas, les pensées ont cessé ; c’était à ce moment-là que je me suis rendu compte que mes pensées ont eu besoin du mouvement du train comme une lampe a besoin du courant électrique ; sans courant, une lampe ne donne pas de lumière et sans mouvement les pensées ne volent pas. Bien sûr, mes pensées marchent comme elles doivent – elles font les choses nécessaires pour la vie quotidienne – mais c’était le mouvement du train qui a poussé les pensées à l’extérieur de leurs chemins et le mouvement laisse les pensées libres. Avec chaque arrêt et chaque début j’ai vagué du monde réel au monde moins réel où la mémoire, la conscience, et le sens deviennent un mélange.

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Souvenirs d’enfance.

Par Avery Patterson

Si les souvenirs de mon enfance étaient une couleur, ils seraient bleus. Un bleu comme le Pacifique, dépourvu de tristesse, mais semblable à la couleur mélancolique qui apparaît dans les moments qui suivent le coucher du soleil ou au matin, lorsque le soleil se lève pour la première fois. Je pense aux moments où ma perception du monde s’est formée en regardant les yeux de ma sœur et en écoutant ses histoires avant de dormir.
Aujourd’hui, j’aimerais pouvoir m’asseoir avec mes parents dans la cuisine, pour partager un repas et parler. J’ai envie de partager avec eux mes nouvelles expériences et ma nouvelle perception du monde. J’aimerais pouvoir me promener avec eux à Paris et explorer les rues que je commence à connaître. Je sais qu’un jour je le ferai, mais pour l’instant je remercie mon esprit de conserver mes souvenirs bleus. Je pense que lorsque je serai vieille, mes souvenirs de cette période seront orange et joyeux. Une couleur comme le ciel juste avant le coucher du soleil.

Une semaine d’écriture créative

Notre rendez-vous semestriel est de retour ! Découvrez cette semaine les textes des étudiant·e·s ayant participé à l’atelier d’écriture créative du VWPP mené par notre enseignant et tuteur, Alexis Weinberg. Les textes seront postés chaque jour pour une découverte quotidienne ; nous vous laissons en attendant avec l’introduction à ce projet.

Bonne lecture !

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Quelques mots en préambule de la quatrième édition des textes sélectionnés par les participant.e.s à l’atelier d’écriture créative du Vassar-Wesleyan Program in Paris.


Tout d’abord, mes chaleureuses salutations à Antonio, Avery, Isabel et Justyn qui se sont prêté.e.s au jeu tout au long de cet atelier ! Ces textes très personnels en témoignent.


Comme nous en avons maintenant pris l’habitude, deux textes ont été retenus par chacun.e, publiés ici après une phase de retravail portant uniquement sur l’orthographe et la grammaire. Ces textes se présentent ainsi dans une version proche de celle qui a été lue à voix haute pendant l’atelier.


Ce semestre, nous sommes allé.e.s à la Maison de la Poésie écouter l’écrivaine Gabrielle Filteau-Chiba nous parler de son recueil de poèmes La Forêt barbelée. Elle y évoque son expérience de vie dans une cabane de la forêt québécoise et sa prise de conscience écologique. Une belle contribution à l’écopoétique !


A nouveau, un grand merci au consortium et à l’équipe du VWPP, Anne Brancky, Hannah Gersten, Sophie Kolesnikov et Divine Bakumusu.


Alexis Weinberg

Deux jours à Nice !

Deux jours à Nice ! La première chose à noter est définitivement la nourriture. Juste après avoir atterri, nous sommes allées dans un restaurant de sushi, où nous avons mangé des sushi —évidemment— et aussi un poke bowl, des gyozas, et des litchis. Puis, le soir, nous avons mangé dans un restaurant vietnamien. Le serveur a dit que certains plats étaient épicés, et j’étais très étonnée quand je me suis rendue compte qu’il avait raison, puisqu’il est difficile, à mon avis, de trouver de la nourriture vraiment ‘spicy’ en France. Tout était très bon, et le serveur a parlé avec moi et Elizabeth (en français), ce qui serait bizarre à Paris. Le jour suivant, nous avons mangé dans un petit restaurant de falafel, aussi très bon. Mais la meilleure chose qu’on a mangée, à mon avis, ont été les pâtes qu’on a fait la dernière nuit à l’appartement. C’est la recette de ma mère, pas trop compliqué : des anchois, ail, persil, et un peu de piments Jalapeño à l’huile d’olive. Nous les avons mangé avec du vin blanc et du poulet préparé par Lilah, notre amie qui était en train d’étudier à Amsterdam.

À part la nourriture, Nice est une ville très belle, spécialement pour se promener. Après le restaurant de sushi, nous sommes allées dans un petit parc qui était en haut d’une colline. Il y avait une cascade, beaucoup d’arbres et de verdure, et une vue magnifique de la ville et la mer bleue au bout ! Nous avons pris des photos, et puis nous sommes allées dans un petit café. Nous avons profité du reste du temps pour nous promener à Nice, et pour dormir, lire et parler entre nous de notre temps en Europe.

Par Sofia Leautaud, VWPP Printemps 2024

Les leçons tirées du trajet

Tout le monde te dit que pendant un semestre à l’étranger, tu apprends plein de choses sur toi-même. Un séjour sert à ouvrir des portes inconnues. Ça sert à te pousser vers une véritable aventure, et peut-être même vers une vérité inexploitée. Après avoir vécu presque cinq mois à Paris, je peux témoigner que c’est vrai : tu apprends beaucoup sur toi-même. Mais quand je réfléchis à mes souvenirs de ce semestre, sur les obstacles et les leçons– c’est l’art du trajet qui m’a le plus appris.

Bien sûr, je parle un peu du trajet métaphorique : l’amour de soi, l’évolution, le voyage spirituel etc.. Mais surtout je parle du trajet littéral. C’est absolument nécessaire de faire la navette tous les jours pendant ton séjour ici. Paris est une ville que je connais depuis longtemps, mais mes souvenirs d’enfance ne m’ont pas trop aidé à m’y retrouver dans tous les arrondissements. En fait, ma confiance est rapidement tombée lorsque je suis arrivée à la porte de ma famille d’accueil. Je me suis retrouvé dans une rue inconnue du 15eme arrondissement de Paris, un quartier plutôt vaste que je ne connaissais pas.

Avec l’application de Google Maps (je suis tellement reconnaissante pour la technologie au XXIème siècle), j’ai rapidement retrouvé deux stations de métro à moins de 10 minutes à pied : la ligne douze et la ligne six. Aujourd’hui, je peux dire que je suis allée au bout des deux lignes, dans les deux sens chacune. Je sais quelle voiture de métro est la meilleure pour faire les transferts les plus efficaces, et je sais quels sont les arrêts les plus fréquentés.

Il faut bien apprendre les règles du métro immédiatement. Personne ne t’expliquera ces règles, donc il faut utiliser tes pouvoirs d’observation. Il y a plusieurs lignes qui sont plus nouvelles que les autres, où les portes s’ouvrent automatiquement. Dans les autres, les plus anciennes (rétro), il faut ouvrir la porte toi-même. Si tu ne sors pas du train mais que tu es devant les portes, ouvre-les pour les gens qui descendent ou entrent. En cas d’affluence (il y a des panneaux qui disent ça), ne t’assois pas dans les chaises pliantes. Si tu le peux, donne toujours ton siège à quelqu’un de plus âgé, des enfants, où des gens qui ont l’air de passer une mauvaise journée.

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C’est la même chose dans le bus. J’ai des avis un peu mixtes sur le bus… Il y a des fois où j’ai attendu et attendu un bus qui n’est jamais venu. De l’autre côté, il y a des fois où j’aurais été complètement perdue dans le 18e à 3 heures du matin sans le bus. J’aime prendre le bus parce qu’il y a la vue. C’est beaucoup plus sympa de regarder par la fenêtre et voir le Louvre au lieu que ton reflet dans le métro (ou pire, le reflet de quelqu’un qui te regarde fixement). Il y a beaucoup de gens âgés dans le bus, et plein de petits enfants. C’est quelque chose de spécial de voir un petit garçon après l’école, en train de manger des morceaux d’une clémentine épluchée par sa nounou. Ou une petite fille avec du rouge à lèvres, appliqué par sa grand-mère dans un manteau de fourrure. Il faut bien faire attention à ton environnement, par contre. Le bus ne s’arrête pas automatiquement à tous les arrêts, et dans quelques bus, il n’y a pas d’indication sur les arrêts à venir. Il faut demander ton arrêt avant en appuyant sur le bouton rouge quand tu sais que le tien est le prochain.

Et enfin, mes modes de transport préférés : à pied et à vélo. Ils sont très différents– mais le fait d’être dehors, en train de naviguer dans la ville sans véhicule, est intouchable. Notre semestre ici, météorologiquement, n’était pas trop fantastique. Il faisait très froid quand nous sommes arrivés, et il a beaucoup plu tout au long de notre séjour. J’ai commencé mon voyage spirituel (je me suis abonnée à Vélib, le service de vélos en libre-service de Paris) au le mois de Mars. À cause des congés d’Avril, je savais que je ne voulais pas acheter le forfait mensuel pour le métro sur mon passe Navigo, donc j’ai décidé d’essayer le vélo. Rien n’aurait pu me préparer aux épreuves et aux tribulations du vélo à Paris, surtout avec Vélib. En fait, je suis très confiante dans ma capacité à faire du vélo. J’ai appris quand j’étais très jeune, et je fais du vélo chez moi à Washington D.C. et aussi à la fac à Middletown, Connecticut. Je suis convaincue que le vélo est une des meilleures façons de se déplacer dans une ville, surtout quand elle est adaptée pour les vélos. Paris a plein des pistes cyclables – mais il faut bien se méfier de tout et de tous.

Tout le monde dit que ce sont les cyclistes qui violent les lois. Et ben, oui, c’est vrai. Mais il faut savoir comment naviguer avec les gens qui veulent toujours te blâmer, toi, le cycliste. S’il n’y a pas de piste cyclable, reste toujours à droite des voitures. Souvent, les cyclistes partagent la voie avec les bus– mais les taxis peuvent aussi conduire dans ces voies-là. Donc attention aux chauffeurs de taxis qui te collent au train silencieusement. Ne porte pas d’écouteurs– jamais. Un, c’est dangereux. Deux, les flics vont te donner une amende. Trois, si tu ne peux pas entendre les insultes que te lancent les autres cyclistes, les piétons ou les automobilistes – tu ne vas jamais apprendre les bon mots français !

Mais plus sérieusement, le service de Vélib est génial. En théorie. En pratique, c’est complètement claqué. J’utilise l’application Vélib pour retrouver mes vélos, et je suis sûr de vérifier les avis avant de les prendre. C’est nécessaire de vérifier si les roues ont des problèmes, comme un pneu crevée. Avant de partir, essayez les freins. J’ai eu plusieurs vélos où seulement un frein marchait, et ce n’est pas la fin du monde. Mais ce n’était pas trop drôle quand j’étais en train de descendre une colline, très vite, et mes deux freins se sont cassés. Ce n’était pas exactement idéal quand je roulais tranquillement sur mon vélo et qu’une de mes pédales s’est complètement détachée d’un coup. Faire du vélo à Paris, c’est apprendre la résilience. C’est apprendre des réflexes rapides. C’est apprendre à faire avec (ou plutôt, à faire sans !).

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Mais dans chaque moyen de transport, j’ai eu des moments tangibles de connexion. Le seul endroit où on me parle régulièrement comme si j’étais parisienne, c’est à la station d’accueil des Vélib. “Celui-ci fonctionne bien ?” Des blagues, échangées entre étrangers sur le manque de fiabilité d’un service que nous continuons à utiliser, tous les jours. Dans le bus, quand j’établis un contact visuel avec un enfant avec des doigts collants et seulement quelques dents. Quand un arrêt brusque fait rouler une poussette et j’attrape le guidon, le parent accablé s’excuse. Dans le métro, où la pratique du silence et de l’intériorité est bien établie, j’écoute la musique avec une amie et nous dansons sur la plate-forme. Je vois une femme qui lit le même livre que moi de Françoise Sagan, tête baissée et jambes croisées. Je me souviens de l’homme qui portait un casque audio, des lunettes de soleil, un manteau à carreaux et la broche d’une mockingjay des livres “Hunger Games.” Je pense à la petite fille qui rentrait avec ses parents, elle devait avoir douze ou treize ans, qui avait mis une photo du jeune Johnny Depp sur le fond d’écran de son iPod Touch. Ou bien la soirée où un jeune homme, déjà en état d’ivresse, est monté sur la ligne 7 avec une bière ouverte. Il s’est assis et il a commencé à fouiller dans son sac-à-dos. Finalement il en à retiré un calice : doré, énorme, presque médiéval. Il à versé l’entièreté de sa bière dans le calice, et à remis la bouteille vide dans son sac, proprement. Il buvait des petites gorgées et j’ai regardé, incrédule, en pensant: “j’adore le métro.”

Par Esmé Smith, VWPP Printemps 2024

 

Spectacle de Vivaldi à la Sainte-Chapelle

En avril, j’ai vu une affiche dans un café pour un spectacle de musique classique à la Sainte-Chapelle. La Sainte-Chapelle, une magnifique église construite au 13e siècle. Elle a été construite à l’origine après que Louis IX, ou Saint Louis, eut acheté la Sainte Couronne d’épines. La relique était conservée dans l’église, où seuls le roi et le prêtre y avaient accès. L’église est somptueusement construite dans le style gothique, avec ses « os » apparents, comme disent les historiens de l’art. Le niveau supérieur, principale attraction de l’église, présente des plafonds incroyablement hauts et des murs presque entièrement recouverts de vitraux qui, à partir de la Genèse, représentent des histoires bibliques. Je m’intéressais à entendre la musique dans cet espace autrefois religieux, donc j’ai acheté un billet à un prix réduit pour les étudiants.
Je suis arrivée à l’église dans la soirée, à l’heure où elle est généralement fermée. Le concert était une prestation des Quatre Saisons de Vivaldi, quatre concertos pour violon qui
emmènent l’auditeur dans un voyage à travers l’année, en commençant par le printemps. Vivaldi a publié chaque concerto avec un sonnet d’accompagnement qui décrit l’esprit de chaque saison.


La salle supérieure avait été transformée en salle de concert, remplie de centaines de chaises recouvertes de velours rouge. Le concert a duré une heure et demie, pendant lesquelles l’air était rempli des magnifiques harmonies des instruments à cordes, tandis que les vitraux flamboyaient dans le soleil couchant et s’assombrissaient avec le crépuscule. Le violoniste principal a joué avec passion, bougeant tout son corps avec son instrument et marchant même de long en large dans les allées. En écoutant la musique, j’ai réfléchi à la manière dont des lieux de culte emblématiques tels que la Sainte-Chapelle ont souvent été transformés en destinations touristiques. Contrairement aux autres églises de Paris, l’entrée de l’église est payante et à l’intérieur, vous trouverez des audioguides et une boutique de souvenirs. C’était difficile d’imaginer un moment où l’église était seulement occupée par le roi, le prêtre, et la Sainte Couronne d’épines, censée être couverte dans le sang de Jésus. À mon avis, les spectacles de musique, même s’ils ne sont malheureusement pas gratuits, rappellent l’objectif initial et l’utilisation de ces magnifiques espaces en tant que centres de la vie spirituelle.

Par Julia Pippenger, VWPP Printemps 2024

Le Treizième Arrondissement, la perle inconnue de Paris

Le 13eme arrondissement de Paris n’a jamais été discuté comme quartier jeune, quartier chic or quartier très stylé mais je veux vous dire que si vous avez la chance d’y habiter, saisissez-la. Située au cœur du 13eme est évidemment l’une des choses dont tout le monde parle : la BNF ou Bibliothèque François Mitterrand, et oui c’est aussi amusant que vous en pensez. Dans la BNF se trouvent deux anciens globes, l’un du ciel, l’autre du monde, fait au 16eme siècle. Avant, ils étaient au château de Versailles, et ils font maintenant partie de la collection de la BNF. La BNF est un des meilleurs endroits pour étudier dans le 13eme et c’est une bonne idée de s’y inscrire comme étudiant, peu importe où vous habitez. Il existe des salles avec différents thèmes, comme les jeux vidéo, ou des bibliothèques traditionnelles.


Un des aspects que j’ai fini par adorer, c’est le fait que c’est vraiment un quartier de Parisiens et un quartier résidentiel même quand il y a beaucoup du monde à Paris, dès que vous entrez le 13eme, c’est beaucoup plus calme. Créé par les résidents qui sont variés et uniques, le 13eme abrite d’énumérables petits magasins avec des vendeurs gentils et des produits de très bonne qualité, des boulangerie, ou marchés bio. Le week-end, sur la rue Jeanne d’Arc, il y a un marché où tous les vendeurs viennent pour mettre en valeur leurs produits et tous les locaux font les courses.
La chose peut être la plus magnifique du 13eme, c’est évidemment la ligne 14, à mon avis la meilleure ligne de métro. La ligne 14 peut vous amener n’importe ou à Paris très vite : au maximum, avec la ligne 14, je devais changer de train une fois. Il y a plein d’autres petits endroits cachés et beaux dans le 13eme comme les usines transformées en restaurant, le meilleur banh mi que vous avez jamais goûté dans la vie, ou des bars avec le plus gentil patron du monde, mais c’est à vous de les découvrir.

Par Julian Heller, VWPP Printemps 2024

Les vacances de Nicholas en Méditerrannée

Pendant les vacances de printemps, j’ai fait un voyage incroyablement amusant à Marrakech, Fès et Marseille. Nous avons d’abord pris l’avion pour Marrakech où nous avons exploré les grands marchés de Jemaa el-Fna. Il y avait de nombreux stands vendant des jus de fruits fraîchement pressés, des vendeurs de toutes sortes et, peut-être mon préféré, des vendeurs de dattes. La place était animée même pendant la journée, mais le soir, elle se transformait lorsque tous les vendeurs de nourriture s’installaient sur la place. Nous sommes allés au Maroc à un moment particulièrement intéressant, puisque nous avons pu observer la fin du ramadan à Marrakech et l’Aïd à Fès. L’une des choses les plus amusantes que nous ayons faites à Marrakech est sans doute d’avoir réservé une excursion en quad dans le désert. Nous avons pu parcourir le désert sur des quads et terminer l’après-midi par un thé sous un abri dans le désert.

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J’ai apprécié Fès encore plus que Marrakech car la ville était beaucoup moins touristique. Les rues étroites de Fès sont étonnantes et particulières – nous avons séjourné dans un airbnb dans l’ancienne médina, ce qui nous a permis de vivre au milieu des rues anciennes. Nous avons exploré les rues de Fès et nous nous sommes perdus à plusieurs reprises dans les passages étroits et sinueux, inondés de linge et de vendeurs de nourriture. L’un des points forts de Fès a été de monter au sommet de la colline pour visiter les anciens tombeaux, d’où l’on a une vue magnifique sur l’ensemble de la ville. Avec l’arrivée de l’Aïd, l’ambiance de la ville a changé du tout au tout avec le début de la semaine de fête.

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Après Fès, nous nous sommes rendus à Marseille pour quelques jours. Ici, j’ai eu l’impression d’avoir une bien meilleure perception de la ville, avec ce beau mélange de grande ville et de côte méditerranéenne. L’un des aspects que je préfère à Marseille est qu’à seulement 30 minutes en bus, vous pouvez vous rendre dans les Calanques où vous pouvez faire de la randonnée et avoir une vue sur la magnifique côte marseillaise. Nous avons fait une randonnée jusqu’aux Calanques Sormiou, nous nous sommes baignés sur la plage, puis nous avons grimpé sur les falaises pour avoir une vue sur la baie. Marseille est une ville dynamique et animée, tout en conservant une ambiance méditerranéenne tranquille. Je recommande fortement ce voyage à toute personne intéressée. Les seules modifications que j’apporterais au voyage seraient de rester moins longtemps à Marrakech et plus longtemps à Fès ou dans une autre ville comme Rabat.

Par Nicholas Bither, VWPP Printemps 2024