Un stage dans une galerie d’art pas comme les autres

Découvrez en photos les accrochages de Maya Hayda à la Galerie S !

Selon Maya : Ce stage est une très bonne occasion d’être impliqué dans l’art à Paris, dans un lieux historique  et important dans le monde de l’art : le Café Le Select.”

Redécouvrez les articles de Megan Wang (Automne 2018) et Sophia Koreto (Automne 2016) à propos de la Galerie S.

 
VWPP Fall 2019
 

Week-end à Aix-en-Provence

Les étudiant·es ont pu profiter de quelques jours dans le Sud de la France.

Le premier jour, nous sommes arrivés au Château La Coste et nous avons pu profité d’une balade “Art & Architecture”. Nous avons vu des œuvres de Tadao Ando, Louise Bourgeois, Alexander Calder… Nous avons ensuite visité une distillerie de lavande dans la ville d’Apt où nous avons pu observer le processus de création des huiles essentielles de lavande.

La fin de journée s’est déroulée dans un restaurant marocain. Voici quelques photos.

 

Le deuxième jour, nous avons fait une visite guidée d’Aix-en-Provence le matin, une ville pleine d’histoire et d’anecdotes ! Nous avons passé un week-end enrichissant et ensoleillé.

Un semestre d’art

À Vassar, je n’étudie ni l’art ni l’histoire de l’art. En vrai, j’étudie les études internationales. Ça veut dire que je prends les cours d’histoire, de sciences po, et de temps en temps, d’économie. Même si j’aime faire de l’art moi-même, avant mes études à Paris, je n’avais pas eu l’occasion d’intégrer mes intérêts d’art avec mes études académiques. Par contre, ce semestre, j’ai saisi l’opportunité d’intégrer l’art non seulement dans mes études, mais également dans ma vie extra-scolaire.

Ce semestre, j’ai suivi un cours à la Sorbonne qui parlait de l’histoire de l’art islamique. Maintenant à la fin du semestre quand j’y réfléchis, ce n’était peut-être pas la meilleure idée de prendre un cours dans une discipline dont je n’avais aucune connaissance. Le premier jour était un cauchemar parce que j’ai rien compris de ce que le prof disait. Mais bref. En tout cas, après quelques semaines ma compréhension orale du français a commencé à s’améliorer, et j’ai appris plein de mots et de phrases très spécifiques comme “piriforme” “marlis” et “maintenant conservé au musée du Louvre…”. Pour mon devoir finale, j’ai écrit une description d’un encrier zodiacal. C’était vraiment un challenge pour moi et mon niveau de français.

Aussi, j’ai fait un stage dans une galerie dans un café tout près de Reid Hall. En fait, j’ai appris rapidement que le Select est un endroit plein d’histoire, parce que dans le passé c’était un lieu de rassemblement pour les artistes, les écrivains et les esprits créatifs. Maintenant, Katy Sroussy, une galeriste animée et passionnée par l’art, dirige la galerie, accueillent des étudiants du VWPP en tant que stagiaires chaque année. Un dimanche sur deux, j’ai fait un décrochage de tableaux et puis, un accrochage pour la nouvelle artiste. En fait, un semaine sur deux j’avais l’opportunité de rencontrer une nouvelle artiste, et de faire ma propre interview. En tant qu’artiste moi-même, c’était génial d’être capable de parler avec ces artistes et d’apprendre leurs intentions, espoirs, et motivations. Boire un café avec l’artiste exposée chaque semaine était l’un de mes moments préférés ce semestre.

Enfin, j’ai utilisé ma bourse culturelle pour faire des cours d’art. Grâce à une recommandation de ma mère d’accueil, j’ai pris des cours chaque vendredi matin chez une artiste qui habitait juste en face d’où j’ai logé. Hyper pratique, chaque semaine j’ai fait des œuvres de plâtre et de pigment, en bavardant avec les autres étudiant·es.

Je suis très contente d’avoir eu ces opportunités de non seulement faire de l’art, mais aussi de parler et discuter de l’art avec les français !

Découvrez les articles de Sophia Koreto (Automne 2016) et Maya Hayda (Automne 2019) à propos de la Galerie S.

Écrit par Megan Wang

Jenna, Paris et l’art par Jenna Docher

À Vassar je fais un double cursus en philosophie et français et j’ai depuis mon enfance une passion pour les arts plastiques. Je suis donc tellement contente de m’être inscrite dans un programme de cours avec VWPP qui inclue un cours d’histoire de l’art contemporain (les néo-avant-gardes) et un cours de philosophie de l’art (esthétique analytique) à la Sorbonne, ce qui me permet d’étudier plusieurs sujets auxquels je m’intéresse. Complètement par hasard le cours de la philo de l’art fais souvent référence aux artistes qu’on étudie dans le cours de l’histoire de l’art, puisque les artistes modernes et contemporains qui ont délibérément contesté les définitions et les frontières de « l’art » sont ceux qui pousse la philo à trouver des nouveaux moyens de la théoriser. La philo de l’art analytique (contrairement à la philo de l’art continental) s’occupe plutôt du meta-ésthetique et du rôle des théories de l’art dans la critique et dans les lois, ce qui porte des conséquences importantes pour les études des néo-avant-gardes, des minimalistes, des post-minimalistes, etc., surtout concernant la vente et l’exposition des objets d’art (comme les Ready-Mades de Duchamp ou le Brillo Box de Warhol).

Naturellement c’est fascinant d’aller aux expos et musées dans ce contexte—de voir en réel les œuvres que j’étudie dans plusieurs cours, qui sont souvent des installations. À Beaubourg (le Centre Pompidou) il y a une collection incroyable de l’art moderne et contemporain, où j’ai vu des œuvres avant-gardes, néo-avant-gardes, optico-cinétiques, minimalistes, et post-minimalistes, y compris des artistes comme Donald Judd, Tinguely, Jesus Raphael Soto, Joël Stein, Barnett Newman, et Basquiat. Il est nécessaire de voir ces œuvres en vrai, d’une part parce qu’on aperçoit beaucoup mieux les couleurs et les textures en vrai que sur un écran ou dans une reproduction, et d’autre part parce que plusieurs artistes jouaient sur les interactions entre le spectateur et l’œuvre. Par exemple, l’art optico-cinétique joue énormément sur le mécanisme biologique de l’œil humain et des effets qui se produisent quand le spectateur bouge devant l’œuvre, ou quand l’œuvre bouge dans une manière qui crée des illusions, un peu inspiré par le mécanisme du kinétoscope et du cinématographe qui font l’illusion de motion à travers de l’effet phi. Même Donald Judd, dont les œuvres sont industriels, fixes, et minimalistes, impliquait l’espace de l’exposition : les instructions d’installation pour son série Stack (dont celui de 1972 est installée au Beaubourg) était fait exprès pour rendre l’œuvre plutôt un objet ordinaire occupant le même espace du spectateur qu’un « objet d’art » éloigné du spectateur, perché sur son piédestal ou accroché au mur.

Tandis que ces cours et mes visites au musées m’ont permis de beaucoup plus apprécier l’art moderne et contemporain, cela ne veut pas dire que j’ai cessé d’aimer l’art plus ancien. Quand j’avais quatorze ans j’ai eu l’opportunité d’étudier les arts plastiques avec un program à CalArts qui s’appelle CSSSA. Là j’avais un professeur de peinture qui adorait Cézanne, et qui nous a parlé de la manière dont sa déconstruction de forme avait inspiré le cubisme. Alors je suis allée tout au débout du semestre à l’exposition des portraits de Cézanne au Musée d’Orsay, où j’étais si inspirée qu’ensuite j’ai acheté trois couleurs de peinture, deux pinceaux, quelques toiles, une palette, et un petit chevalet. J’avais laissé presque tous mes matériels d’art chez mes parents aux États-Unis, puisque j’ai pensé qu’il valait mieux de passer mon temps dans la ville de Paris et non pas dans ma chambre avec mes toiles, mais je me suis rendu compte après avoir vu cet expo de Cézanne que pour ceux qui ont vraiment besoin de créer de l’art, c’est tout à fait impossible de s’en arrêter. Heureusement, ma famille d’accueil m’a permis d’installer un petit atelier dans ma chambre (merci Catherine et Thierry, vous êtes incroyables ! ) et que le programme me permettait d’acheter des matériels avec ma bourse !

Depuis le collège, je faisais toujours de la peinture à l’acrylique, aux aquarelles, ou à l’encre—jamais à l’huile. Puisque ce moment-là me représentait un opportunité de faire quelque chose de nouveau, j’ai décidé d’acheter de la peinture à l’huile, et franchement j’en suis tombée amoureuse. Je continuais de visiter les musées, prenant comme inspiration les idées et techniques des impressionnistes, postimpressionistes, cubistes, expressionnistes abstraits, et des mouvements que j’étudie dans mes cours. Un jour, après avoir vu un vendeur d’art dans la rue, je me suis rendu compte que ça serait impossible d’apporter tous mes tableaux aux États-Unis, et j’ai donc fais des recherches concernant la vente des tableaux dans la rue. Évidemment il faut un permis, et puisque je n’ai pas un budget pour un permis et je suis paresseuse, il m’est arrivé de vouloir installer mes tableaux dans la rue, non pas pour les vendre mais comme installation publique de l’art.

Avec cet « opportunité » de communiquer avec un public plus large que ma famille d’accueil j’ai commencé de penser des sujets qui me frappe comme important. Je suis tombée tout de suite sur le sujet d’identité, qui est très pertinent pour moi, puisque je suis franco-américaine et je sentais depuis mon arrivée qu’il y avait plusieurs aspects de la culture Parisienne qui m’empêchait de me sentir vraiment « Française, » surtout la conception de genre. À Vassar, je n’y avait pas beaucoup pensé, par rapport à mon propre identité—on a un culture (comparativement) tolérant, où presque tout le monde fait attention aux pronoms, et où on est bien conscient des identités différents et de la simple possibilité d’exister sans se conformer à la conception binaire du genre. Pour commencer, la langue française est, évidemment, genré, ce qui veut dire non seulement qu’on n’a pas de pronom singulier neutre, mais aussi que tous les adjectifs et verbes doivent s’accorder avec le genre du sujet, qui rend l’existence linguistique de genre neutre tout à fait impossible. De plus, il est enraciné dans la culture de politesse d’adresser les gens qui entrent dans les magasins avec un titre genré—e.g. « bonjour madame/monsieur. » En France, j’ai un baromètre quotidien sur ma performance de genre, alors qu’à Vassar on commence par me demander mes pronoms préférés.

Donc, tandis que je m’identifie d’habitude par mes travaux artistiques et intellectuels que par mon genre, j’étais forcé de considérer mon identité comme femme qui se présent d’une manière assez androgyne. À part des problèmes qui m’ont arrivé en étant de genre visuellement ambigu, je me suis aussi trouvé face aux conceptions stricte des femmes, en apparence et rôle sociale. Sur le surface, ceux sont assez similaires au ceux aux États-Unis, bien qu’aux États-Unis on en parle, et ici presque pas du tout. Cela ne veut pas dire qu’il n’y existe pas du sexisme, ou de la violence contre les femmes—seulement qu’on l’accepte plus facilement, et on n’éprouve pas de la rage publique que produisent les exposés des hommes célèbres qui sont accusés de la violence contre les femmes, des cas de la viole dans les universités, etc.

Tout ça me troublait, et je me suis donc mis à organiser et théoriser mon « exposition » afin de trouver un équilibre entre les idées artistiques qui m’avaient inspiré et les problèmes sociopolitiques dont lesquels j’éprouvais. C’était un grand travail de rédaction : il y a plein d’issues sociopolitiques qui me troublant en France (pareil aux États-Unis, mais dans les cadres différents), comme l’immigration et l’attitude vers les immigrés et les réfugiés, le racisme (on utilise même pas le mot « race » en France, et beaucoup de gens suppose que les gens qui ne sont pas blanc ne peut pas être les français nés en France), les écarts socio-économiques entre les quartiers de Paris lui-même, entre Paris et les banlieues, et entre les villes de France et la compagne. Mais j’ai décidé (après avoir consulté des amis et des mentors en France et à Vassar) de me concentrer sur ma propre expérience, pour ne pas

étouffer les gens qui vivent ces expériences, ou d’impliquer qu’ils ne sont pas assez forts pour en parler eux-mêmes, et de l’autre pour rester si exacte que possible dans mes représentations créatives.

                Enfin, la description du projet était :

3x3x3 est un projet d’art public basé conceptuellement sur la subversion du cube minimaliste, s’appuyant sur les ironies riches qui se produisent quand les nouveaux artistes font référence aux anciens et les contredisent. Le projet consiste en trois installations de neuf tableaux pour chacune d’elle. Les panneaux sont installés dans les espaces publiques en faisant référence à l’idée post-minimaliste que l’art existe dans le même espace que le spectateur, et que l’art est activé par l’interaction avec l’espace dans lequel il est exposé (« site-specificity »). Je crois que l’art est toujours créé face à son époque, enraciné dans le contexte sociopolitique, et donc j’intègre du contenu expressif ou figuratif, ce qui conteste le mantra minimaliste « what you see is what you see. »

J’ai installé la première partie le 27 octobre (3x3x3=27) dans neuf endroits différents sur Paris, pour la plupart près des musées où j’avais vu des tableaux qui m’ont inspiré. Pour chacun j’ai conçu un carton d’après ceux qu’on voit dans le MoMA (avec même une police typographique très proche) et j’écrivais des descriptions des tableaux, comme s’ils faisaient partie d’une expo officielle. Puis je me suis occupée des problèmes techniques de l’installation—surtout, comment contourner la loi contre l’affichage dans les espaces publiques non-désignés pour l’affichage—que j’ai résolu avec les fils de fer, une agrafeuse industrielle, de la colle très fort, et beaucoup de ruban adhésif. La journée de l’installation je suis partie de la maison vers 8h00 du matin, et j’ai fini vers 16h00. Je n’étais pas arrêté par les gendarmes (youpi) et personne n’a vraiment essayé de m’empêcher. Pendant le travail plusieurs m’en ont parlé, ce qui m’ai bien touché—surtout un petit enfant qui restait plusieurs minutes devant un des tableaux.

Cependant, j’avais imaginé au moins qu’il y aurait des gens avec lesquels mon travail résonné, ou pas, ou que ce projet auquel j’ai dévoué trois semaines jour et nuit aurait provoquer une réaction, d’un sort ou d’un autre—mais en fait je n’ai presque rien vu ni entendu sur le sujet. J’étais d’abord bien déçue : c’était comme si je répétais une pièce gratuite au public pendant des mois et puis le jour de la performance personne n’est venu. Je me demandais si mes tableaux étaient de la merde, si mes idées étaient de la merde, si c’était une faute énorme d’avoir écrit les cartons en anglais (ça, oui, c’était une faute), ou si j’avais choisi des endroits mauvais. Mais après avoir encore réfléchi, j’ai décidé de ne pas le voir comme un grand échec. J’avais commencé le projet comme un travail fondamentalement personnel, et malgré tous, je produisais plusieurs tableaux et idées qui parlaient des choses pertinents à moi dans une façon qui me plaisait. De plus, dès qu’on entre dans l’espace publique, on entre dans la quête pour l’attention des autres—une quête attirante mais dangereuse, parce que l’attention est capricieuse et beaucoup influencée par la chance. Et en fait puisque je n’installais pas les caméras de surveillance 24/7 je n’avais même pas une moyenne de voir l’une sur 1000 qui était peut-être bien touchée par mes tableaux.

Enfin, je suis contente d’avoir essayé, parce que si je n’avais pas essayé, je me demanderais toujours ce qui aurait pu se passer. Je suis bien reconnaissante pour tout le soutien que m’ont donné ma famille d’accueil, mes amis, et le programme de VWPP. Je ne sais pas si je vais finir les deux autres parties que j’avais prévu de faire au début (en fait, 27 tableaux, c’est beaucoup) mais je continue de peindre et d’aller aux expos et musées, en espérant que ma prochaine « expo » sera peut-être dans une galerie, plutôt qu’affiché aux murs.

Par Jenna Docher – Vassar’19

L’artiste engagé

Dans le cadre du séminaire enseigné par Madame Kraguly, les étudiant·es du VWPP ont pu explorer l’art engagé à travers différentes expériences artistiques et tracer les relations entre l’art et la politique. À cette fin, plusieurs visites d’exposition ont permis aux étudiant·es d’observer et de formuler leur propre point de vue.

Ils/Elles ont pu découvrir de nombreux lieux culturels intra-muros tels que La Fondation Louis Vuitton, La Fondation Cartier, Le Quai Branly … et bien entendu le Centre Pompidou et sa célèbre architecture.

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Ce séminaire fut également l’occasion pour les étudiant·es de partir à la découverte du street-art et de l’art contemporain dans la ville de Vitry, commune limitrophe de Paris au travers d’une balade urbaine et d’une visite conférence du MAC VAL.

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Crédit pour les photos : un grand merci à Néna !

La Galerie S par Sophia Koreto

Bonjour ! J’ai la chance de travailler avec Katy Sroussy au Select Galerie. Le Select est un lieu historique, avec beaucoup du caractère. Il y a un grand sens de la créativité dans le café et la galerie.  Un aspect que je trouve particulièrement intéressant c’est l’art dans Le Select et la variation des techniques que l’on peut y voir. Il y a les gravures, la peinture et la photographie par exemple. Je travaille avec Katy et les artistes pour les accrochages et les vernissages des expositions.

Récemment la galerie affichait les illustrations de Ginette Hoffman dans une exposition. Cette belle exposition comporte aussi les peintures abstraites, avec une grande variation d’images. J’ai participé à l’accrochage de cette expo et j’ai appris beaucoup de choses intéressantes. Parce que les murs sur lesquels on met les peintures sont les miroirs, c’était quelquefois difficile et l’équipe doit utiliser beaucoup de créativité et d’imagination pour bien accrocher les peintures. Nous avons toujours besoin de pâte à fixe. C’était une expérience unique et super !

Sophia et Katy Sroussy au Select – dans le quartier de Montparnasse

Sophia Koreto – VWPP Automne 2016 – Vassar’18