Écriture créative (F25 – 4/4)

Promenades contemplatives dans Paris

  • Par Bianca Niyonzima

Je suis allée courir avec une amie dans le Bois de Vincennes, j’ai fini mon premier 5 kilomètres. Le paysage du bois était très joli et grâce à l’adrénaline et à notre vitesse, les arbres, les fleurs et les cygnes dans le petit étang avaient l’aspect d’un rêve surréaliste. Corps couvert de sueur, mon rythme cardiaque s’accélère au rythme de mon bonheur. Le parc était bondé de joggeurs. J’avais l’impression d’être dans une forêt spécialement conçue pour moi et les personnes qui y cohabitent, tous courant vers le même but. À la recherche de sens dans la nature et l’exercice. Il est difficile de décrire la sensation que j’avais quand j’étais dans le bois. C’était comme du déjà vu, mais la seule différence était que je ne suis pas dans un rêve déjà vu, c’était comme si j’entrais dans un nouveau monde. La recherche dit que les hormones qui se libèrent dans le corps quand on court créent des sensations d’euphorie, mais c’est bien plus. Quand j’étais dans le bois, j’ai parcouru les arbres des yeux et ce mouvement crée un effet de couleurs se fondant avec le fond bleu et vivant. Les couleurs semblaient comme des coups de pinceau sur un tableau, qui nous suivaient, moi et Kate, pendant notre jogging. J’ai senti le temps devenir plus lent, quand l’entraînement devenait plus intense. J’avais l’impression que mon corps flottait. Ma course avec Kate semblait comme un rêve idéal. Je crois que j’étais dans un état imparfait, en sueur et fatiguée, mais malgré toutes les imperfections et la douleur physique, je me sens la plus heureuse que j’aie été à Paris. Il y a une puissance spectaculaire quand tu mélanges la valeur de la souffrance humaine nécessaire face à la beauté de la nature et à la communion avec autrui, même pour une chose aussi simple que la course à pied.

  • Par Katherine Powell

La lune domine encore le ciel même dans le matin qui s’ensuit. Elle disparaît et apparaît dans les marées changeantes des nuages. L’allée qui a vue sur la Seine, est vaste et usée, faite de gravier et de sable. Le long de l’allée il y a les lueurs tamisées et ambre des réverbères, éclairant les bancs verts ici-bas. Seulement les ronronnements des voitures et le cliquetis du métro alors qu’il traverse le fleuve sont entendus. Et, très proches, il y a les pas doux des coureurs qui passent. Ils sont silencieusement résolus et se contiennent dans leurs corps fatigués et sont propulsés par leur motivation incessante. Un homme qui porte un uniforme de travail traine les pieds, tenant un instrument long qu’il utilise pour ramasser les déchets parmi les bancs. La Seine brille avec les reflets et reste stable, impassible, et belle. Un homme d’âge mûr avec des lunettes se repose sur le mur de pierre à côté de l’allée. Il porte un casque et il grignote une pâtisserie, existant dans sa propre tranquillité intérieure. Son regard s’est concentré sur la tour Eiffel, qui est foncée contre le ciel nuageux, dont les lumières scintillent. Son sommet est enveloppé par les nuages et il donne l’illusion que peut-être il continue indéfiniment vers le haut.

  • Par Libby Surgent

C’est la fin d’un coucher de soleil, et les couleurs sont très fortes. Il y a du rouge, des oranges, des roses et des violettes de toutes les nuances. Le vent n’était pas fort, donc les nuages ne se déplaçaient pas vite. Les nuages n’ont pas bougé du tout. Ce sont comme des stries fines, pas très hautes. On peut à peine voir le soleil derrière le bâtiment de l’école. Très bientôt, le soleil va disparaître. Le ciel semble immobile, mais en bas il y a la vie. Les gens qui marchent dans la rue ne regardent pas les nuages. Ils ont leur propre vie, ce n’est pas le moment de regarder le ciel. Les voitures sont bruyantes, chaque nuit à toute heure elles sont bruyantes, mais maintenant la circulation est trop bruyante. Il y a une division entre le ciel et la terre. Le monde du rose, du rouge, de l’orange, du violet, et le monde du temps, des amitiés, du langage, de l’inquiétude. Les gens ne peuvent pas atteindre le monde d’en haut. Il est trop beau pour y accéder.

Écriture créative (F25 – 3/4)

Se souvenir, entre intime et collectif : le Covid

  • Par Hannah Tsukamoto

Je suis en train de lire un e-mail, et je pense au battement de cœur humain. Je pense aux mécanismes du cœur qui permettent la survie continue du corps humain. Je pense maintenant au corps humain comme un système complexe constitué en fin de compte de chair fragile.

Le cœur est l’organe que nous avons appris en cours de biologie, et dans deux jours nous allions en disséquer un. Je l’attendais avec impatience. Avec nos propres yeux, nous allions remarquer la puissance de cet organe majestueux, ainsi que son incroyable fragilité, qui avait soutenu la vie d’une vache pendant tant d’années. Un cœur de vache conservé avec du formaldéhyde : si puissant dans la vie. Et pourtant maintenant : seulement un morceau de chair froide dans un laboratoire de biologie.

Je pense aussi au mouvement de mon propre cœur. Je pense au cœur comme à un organe des émotions. Je pense à la façon dont mon cœur semblait se précipiter vers ma gorge et résonner dans toute ma poitrine pendant que je passais un examen de piano l’année dernière. Juste comme ça, j’ai eu l’impression que mon esprit avait été blanchi de toute information. Les mouvements fluides que j’avais pratiqués pendant les heures ont été interrompus par ma propre nervosité et le tremblement de ma propre main. J’ai mémorisé trois autres morceaux cette année, et pendant le processus de répétition, j’ai toujours pensé à l’inévitabilité de les jouer ce samedi. Mais maintenant, dans trois jours, mes doigts n’auront plus l’occasion de danser élégamment sur le clavier, pas même l’occasion de s’y débattre maladroitement. Je suppose que mon cœur devrait être soulagé.

Je pense à l’amitié. Je pense, d’un côté, à ma meilleure amie du collège, et de l’autre, à mes nouvelles amies du lycée. A l’heure du déjeuner, je ne sais pas avec qui m’asseoir. Mon cœur semble incapable de décider. Je me demande même si ce choix doit vraiment exister. Peut-être qu’il y a un moyen de présenter mon ancienne amie à mes nouvelles amies, mais cette idée paraît difficile à réaliser.

Mais que dis-je ? Aucune de ces pensées n’est plus pertinente. L’écran devant moi m’indique ceci : Il n’y aura pas d’école demain. Il n’y aura pas de cours de biologie vendredi. Il n’y aura pas d’examen de piano samedi. Des décisions ont été prises à cause d’une pandémie mondiale, et je ne serai la personne qui les prendra.

Demain je n’aurai plus besoin de décider avec qui m’asseoir à mon lycée. Dans deux jours, je n’aurai plus besoin de guider un scalpel à travers la chair tendre d’un cœur de vache. Dans trois jours, je n’aurai plus besoin de jouer du piano pour un inconnu, le cœur battant. Peut-être qu’un jour dans le futur je ferai ces choses. Mais pas maintenant. Non, pour le moment, j’observerai simplement le monde à travers l’écran de mon ordinateur.

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Promenades contemplatives dans Paris

  • Par Kenji Kono

Assis face à la pelouse ouverte du Jardin du Luxembourg, je pouvais voir le changement de saison. Une pelouse vide de personnes mais pleine de feuilles qui étaient tombées était au centre de mon champ de vision. Sans mouvement ni changement, juste des nouvelles feuilles qui tombaient l’une après l’autre. Les feuilles brunes et jeunes sans aucun signe de vie. De chaque côté de la pelouse il y avait des petits jardins pleins de couleur et de vie. A gauche un jardin avec des dizaines d’espèces de fleurs différentes : bleues, jaunes, roses, lavande, blanches et tout ce qu’il y a entre elles. Deux grands arbres entouraient la pelouse avec des feuilles plutôt vertes et jaunes, montrant que c’était juste le début de l’automne. Juste derrière la pelouse, on voyait environ dix arbres avec des feuilles presque mortes, attendant un grand coup de vent pour les faire tomber. C’étaient des arbres avec la majorité des feuilles déjà parties. Ça me fait penser à l’hiver qui est pourtant lointain mais en même temps assez proche. Entre la fin de la pelouse et les arbres nus, il y avait une petite allée du Jardin du Luxembourg. L’allée était très vide en comparaison avec les autres endroits du parc mais en comparaison avec cette pelouse vide et tranquille il semblait que c’était l’allée la plus vivante, animée du monde. Les chaises sont plutôt vides avec deux couples et une famille assise tranquillement. Mais toujours il y avait des personnes en train de faire leur promenade qui défilaient. Certains des marcheurs donnaient l’impression qu’ils faisaient ça tous les jours à la même heure. D’autres donnaient l’impression que c’était leur première fois dans ce parc et peut-être même à Paris. 

Mais on pouvait toujours voir les autres petits morceaux du jardin à travers les trous dans les arbres. C’était juste une petite pelouse dans un parc plein de pelouses comme ça. Celle-là était tranquille et assez vide de personnes, mais en même temps avec plein de choses à dire.


  • Par Izzy Marcus

Il y a trois arbres qui percent le centre de la vue. La plupart des feuilles sont tombées sur le sol. Le nombre de feuilles ne correspond pas à la grandeur des arbres, donc il doit y avoir quelqu’un qui les ratisse pour garder le parc propre. À la droite des arbres, plus petite en comparaison, il y a une statue. Trois parties sur quatre de la statue sont en marbre, et la partie finale est en bronze. À cause de cela, les yeux sont attirés par le buste en bronze. Derrière cette statue, il y a plusieurs arbres de grandeur similaire aux premiers, mais ils disparaissent dans le cadre, les yeux suivent autre chose. Tout à fait à droite, il y a un ensemble d’arbres plus petits, qui ont encore la moitié de leurs feuilles. Sous ces arbres, on trouve des buissons et des fleurs. Pour la plupart, ces plantes sont vertes, mais le groupe occasionnel des fleurs introduit aux yeux les couleurs profondes de rouge, violet, et jaune. Une « Maison des insectes » reste à côté de ces buissons et fleurs, mais ils ne m’intéressent pas, parce qu’ils sont brutaux.

Les gens marchent au milieu des trois grands arbres. Un des arbres est juste un peu derrière l’autre, et un chemin les divise, donc les gens passent entre les arbres, comme s’ils marchaient à travers une haie d’honneur. 

À la gauche des arbres, les yeux trouvent un cadre similaire à la droite, mais moins intéressant. C’est difficile de se forcer à regarder à gauche, parce que les arbres sont petits et les buissons sont ennuyeux. En plus, on peut voir juste derrière ces petits arbres, un mur qui ne plaît pas. C’est mieux de se concentrer sur quelque chose d’autre.

Il y a une grande pelouse entre la droite et la gauche, devant les arbres. Elle nous invite à courir, ou à nous reposer, ou à nous asseoir et à manger. Mais c’est interdit, le signe au milieu de la pelouse, à mi-chemin entre les yeux et les arbres, nous dit que la pelouse est interdite. C’est dommage.

Les yeux regardent vers le ciel. C’est normal. Le soleil derrière étend ses rayons qui donnent aux pelouses les ombres qui s’élargissent loin des yeux. 

Une autre feuille tombe de l’un des trois arbres qui s’élève avec grandeur, et elle reste dans une poche de soleil entre les ombres sur la pelouse, à mi-chemin entre la droite jolie et la gauche ennuyeuse.

Écriture créative (F25 – 2/4)

A la manière de Proust… dans le métro parisien

  • Par Katherine Powell

Il y a de nombreuses fois que je me trouve dans le métro. Il n’est pratiquement pas possible d’éviter ce moyen de voyager, particulièrement comme une étudiante internationale qui n’a pas accès à une voiture, et qui est toujours, il semble, en retard, et donc, espère toujours que le métro bougerait plus rapidement qu’il peut bouger. En étant assise, sur un siège rembourré, dont je me demande souvent ce qui avait trempé dans son coussin, je l’ai attendu avec de la patience, qui se dégrade, mon arrêt, je faisais de mon mieux pour lire, mais mon esprit, parfois une chose imprudente et étrange, était parti ailleurs, mais maintenant les portes du métro se sont ouvertes et des gens sont entrés, le plus notable était une mère avec ses deux enfants, une fille et un fils, très jeune, peut-être juste environ trois ans, et ils ont commencé, comme leur mère était debout et tenait un poteau, à courir autour de ce poteau, encore et encore, ignorant de façon flagrante leur environnement, et ils se heurtaient contre les autres voyageurs, moi-même incluse, et ils avaient continué cette action, cognant souvent contre mes genoux; essayant de leur donner de l’espace, j’ai approché mes genoux, sans succès, parce qu’ils ont continué à se heurter contre mes genoux quand ils sont passés. Leur joie me fait penser à ma propre enfance et la folie et l’imagination qui viennent avec la naïveté du monde et la reconnaissance innée et inconsciente du fait simple de vivre; ce bonheur me manque et je me suis rappelé mon besoin d’incarner cet émerveillement enfantin dans ma propre vie étant plutôt démoralisée par la banalité quotidienne, qui, en soi-même, est assez belle ça veut dire que nous sommes vivants, même si la vie est parfois ennuyeuse et dure dans un monde toujours bizarre et chaotique et trop cruel; au moins, j’ai la capacité d’éprouver cela et les émotions qui viennent avec mes expériences; et alors, quand les enfants étaient partis, je suis restée et j’ai pensé beaucoup, me disant que je me trouve ce regard d’enfance dans ma propre vie, mais pour être honnête, je doute qu’il soit possible l’avoir jamais encore.

  • Par Hannah Tsukamoto

Il y a des moments – celui-ci parmi eux – où, dans un espace public bondé, qu’il s’agisse d’une station de métro, d’un centre commercial, ou d’une intersection très fréquentée, où pas un seul visage autour de moi n’est reconnaissable dans la foule de personnes qui m’entourent, une pensée me vient soudainement à l’esprit : l’image de moi-même en tant que jeune enfant, dont l’esprit, malgré les années qui nous séparent, je reconnais toujours en moi. Dans de tels moments, chaque petite action que je prends devient notable : le coup de ma carte de métro sur le portillon, chaque fois que je franchis le seuil entre le train et le quai de la gare, chaque pas que je fais seule dans cette vaste ville. Toutes ces actions, toute cette liberté qui s’offre à moi, bien qu’elle semble insignifiante, comme une partie de ma vie habituelle, presque oubliée à cause des soucis et du stress quotidiens de la vie, me rappellent que l’enfant que j’étais autrefois aurait considéré cette vie que je mène actuellement comme l’accomplissement de l’un de ses rêves les plus chers. La simple capacité d’aller n’importe où dans une ville, de me perdre dans une foule—je trouve que paradoxalement, lorsque je suis le plus en mesure d’apprécier cette merveille de vie, les préoccupations et obligations triviales éclipsent si souvent ce qui devrait susciter l’émerveillement.

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A la manière de Duras

  • Par Kenji Kono

Christophe est mon père d’accueil. Il a 62 ans et c’est un écrivain et jardinier. Avant, il était vendeur pour Calvin Klein et a travaillé avec un des plus fameux modèles des années quatre-vingt-dix. Il passe ses journées à écrire cinq heures par jour et travaille dans les différents jardins de ses clients autour et en dehors de Paris. Erasme c’est son fils de 24 ans. Il habite à la maison. Il fait des études de cinéma et essaie de promouvoir son nouveau film en même temps.

Je les ai rencontrés au premier déjeuner de mon séjour. Je viens d’envoyer un mail à un autre festival de cinéma, dit Erasme à Christophe. Erasme vient de finir la production de son film et maintenant doit commencer à faire des projections autour de Paris. Le film était un documentaire expérimental sur la Turquie.

Les deux se sont liés par leur amour pour le cinéma. Comme le père est un cinéphile, il lui donne souvent des conseils sur ses films. Cette première introduction était une simple image mais représentative de leur relation.

Écriture créative (F25 – 1/4)

Se présenter par un acrostiche

  • Par Bianca Niyonzima

Nom de Famille
Il y a 4 autres personnes que je connais qui ont le même nom de famille
Y c’est une lettre difficile pour commencer une phrase
Où est l’origine du nom ?
Niyonzima c’est un nom rwandais
Z, aussi c’est une lettre difficile
Il y a deux lettres dans le nom Niyonzima c’est difficile à inclure
Mais, les autres lettres ce n’est pas mal.
Alors, merci pour votre temps ! Bisous, Bianca Niyonzima

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Scènes de la vie parisienne

  • Par Izzy Marcus

Un long flux d’air s’échappe de ses lèvres au même moment où il attrape son manteau ; cela correspond à ses yeux qui percent le plancher de bois qui avait été construit il y a de nombreuses années, comme s’il voulait la réponse pour son échec dans la vieille sagesse dans le sol. Je vois tout cela pendant que je m’assieds à l’autre table ; mon assiette vide reste devant moi mais c’est comme s’il y a un accident de voiture – je veux dire que je ne peux pas aider mais je ne peux pas partir – donc la serveuse m’apporte mon deuxième dessert avec un autre verre de chardonnay, dont je ne veux pas ; elle me dit quelque chose mais je n’entends pas parce que l’homme part finalement, laissant la femme toute seule. Dans ma tête c’était un rendez-vous qui était organisé sur une application de rencontres ; les deux jeunes adultes ne semblaient pas se connaître ; je suppose aussi que ce sont les conditions de plusieurs des premiers rendez-vous mais si j’ai passé ma soirée entière à regarder un événement auquel je n’avais aucune raison de participer, je voudrais trouver une sorte de morale. La femme prit un moment ; peut-être la nuit était le plus difficile pour elle mais c’est difficile aussi de dire pour qui c’était le pire ; l’homme avait payé et si on doit jeter une soirée de temps libre, je suppose qu’il est meilleur de faire cela gratuitement ; encore, elle me semble avoir l’air le plus perdu. Le vin dégoutte à travers ma gorge ; il fait passer le goût de mon dessert indésirable ; rien ne se passe maintenant pendant que la femme regarde à son portable avec une certaine intensité ; je pense qu’elle attend que l’homme s’éloigne avant de partir, mais peut-être elle envoie des textos à ses amis ; elle peut aller avec ses amis pour la fin de la soirée et essaie de s’amuser ce soir, ou pour être ramenée à la maison si elle est venue avec l’espoir qu’elle serait ramenée à la maison par son rendez-vous ce soir. Ses yeux rencontrent les miens, et j’essaie de trouver un visage qui peut offrir la sympathie, mais ils se déplacent rapidement ; son esprit est occupé avec d’autres choses pendant qu’elle commence à partir. Demain, les deux jeunes adultes essayeront d’oublier ce soir, mais moi, qui n’ai pas de raison d’oublier, penserai aux deux pour un peu de temps. C’est peut-être moi qui ai perdu le plus de temps. 

  • Par Libby Surgent

J’ai marché rue de Rome et j’ai tourné à gauche. Le vent était doux dans mes cheveux. Je suis passée devant un lycée, et les élèves fumaient à la porte. Certaines personnes étaient debout, d’autres assises sur le trottoir. Ils étaient pour la plupart vêtus de gris. Je ne connaissais pas leurs visages, je ne connaissais personne dans la rue. Ils m’étaient tous inconnus, mais les bâtiments et les couleurs m’étaient familiers. Je suis arrivée au parc Monceau, les couleurs avaient changé, je n’étais plus dans le monde des gris, le monde des bâtiments et des roues. Le monde des voitures. Ce monde était gris, mais ici c’était vert. J’ai vu des fleurs roses, violettes, jaunes. Des filles et des garçons cachés dans les arbres. Un vieil homme endormi dans l’herbe, plongé dans un rêve, ou dans un sommeil sans couleur. Un bouledogue s’est approché de moi, et j’ai senti sa fourrure rêche. Ses dents étaient grandes et sa gueule semblait tomber de son visage. Le soleil était trop fort, et j’avais chaud dans mon manteau, alors je suis rentrée chez moi.

Présentation des textes de l’atelier d’écriture créative (F25)

Un nouveau semestre touche à sa fin, de nouvelles créations apparaissent comme autant de cadeaux au pied du sapin ! Notre collègue Alexis Weinberg a accompagné six étudiant(e)s dans leurs travaux d’écriture créative. Nous lui laissons la parole pour présenter les œuvres que vous pourrez lire dans les prochains posts.

« Ce semestre à nouveau, six séances de deux heures, des activités d’écriture organisées en six grands « gestes », deux textes retenus par chaque participant.e pour publication.
Une certaine qualité poétique émane des lieux où la nature a bonne part, dans les textes que vous allez lire : le Jardin du Luxembourg, le Bois de Vincennes, le Parc Monceau, mais aussi les quais de Seine, au petit matin ou au coucher du soleil. Si les descriptions, en cet automne parisien, exercent leur charme dans ce recueil, d’autres scènes de la vie parisienne, plus animées, y trouvent aussi leur place, qu’elles aient lieu au café ou dans le métro. C’est parfois à la manière proustienne que leurs échos intérieurs sont déployés. Au détour d’une rue, d’une allée, d’un quai, un moment de vérité survient alors.
A cet égard, nous sommes allés écouter l’écrivaine Alice Renard, à peine plus âgée que nos participant.e.s, lire une partie de son recueil de nouvelles, Peaux vives, à la Maison de la Poésie. C’est à la première personne qu’elle y raconte un moment de transformation intérieure, dans la vie de personnages de tout âge, de toute condition et de toute époque. Peut-être que ce semestre aura été l’occasion d’une telle expérience transformatrice chez nos étudiant.e.s. Certains textes en donnent brillamment l’indice.
Un grand merci à Bianca, Hannah, Izzy, Kate, Kenji et Libby pour leur implication, et, toute ma reconnaissance au VWPP, à son équipe et à Tom pour leur confiance, cette fois encore.
A noter qu’au prochain semestre, l’atelier évoluera pour compter douze séances, les textes publiés y prendront une forme plus ample et continue : à suivre, donc…
»

Alexis Weinberg

Voyage en Normandie

Le weekend du 13 au 16 novembre, moi et 19 autres étudiants de Wesleyan qui étudiaient tous a l’etranger dans des pays différents, nous sommes allés dans une grande maison de campagne en Normandie. On a cuisiné chaque soir ensemble et pendant la journée on faisait des petites excursions à la ferme ou sur les plages de Normandie. C’était super chouette et amusant de revoir autant de personnes de Wesleyan qu’on avait pas vu pour le semestre entier et pour beaucoup l’été non plus. On passait les journées à discuter, regarder des films, travailler et pour beaucoup des gens c’était leur première fois en France alors ils pouvaient vraiment vivre la vie à la campagne en France. 

Izzy, Theo, et moi, on a décider de faire des thèmes pour chaque soirée. La dernière soirée était masquerade. Alors on a cuisiné un grand dîner qui était composé de steaks, de purée de pommes de terres, et de légumes. On a tous dîné ensemble avec une très longue table qu’on devait assembler. Après ça on a joué un petit jeu avec du champagne du Normandie et fini la nuit avec des biscuits que quelqu’un d’autre nous a tous cuisinés.

Tous en tous c’était un formidable weekend où on pouvait tous rencontrer nos amis et aussi faire des nouveaux amis de Wesleyan qu’on ne connaissait pas avant. C’était une goutte de vie à Wesleyan qui était très réconfortante et qui nous a fait hâte de retourner au printemps. Aussi ça nous a fait voir comment les autres programmes étrangers déroule et faire la conclusion qu’on a pris une bonne décision en choisissant Vassar Wesleyan Paris. 

Par Kenji KONO, VWPP Automne 2025

Antibes : Mes premières vacances toute seule

Quand je suis arrivée à Paris, la première chose que je voulais faire était un voyage par moi-même. En général, je suis allée dans différents endroits avec ma famille ou mes amis. Je pense que j’ai besoin de temps pour être plus autonome et pour me reposer et rencontrer d’autres personnes.. Je suis restée à Antibes pendant trois jours et je suis allée sur la plage pour me reposer et j’ai aussi découvert la ville. Mon premier jour là- bas , je suis allée à la plage toute seule. La mer était bleu clair et magnifique. J’ai acheté un socca au marché pour déjeuner et après ça, j’ai utilisé un vélo Lime pour aller à la plage. Un socca est un snack d’Antibes qui est fait avec des pois chiche et du sel avec l’huile d’olive. Après un chemin difficile et fatigant, j’ai vu la mer. Pendant ce moment, j’ai senti une profonde reconnaissance.

Je suis partie pour Antibes pour un exercice sur l’art d’apprendre à être seul. Le lendemain, j’ai essayé de trouver le marché de puces à Antibes, mais je me suis perdue, et pendant longtemps j’ai juste marché dans la ville et j’ai visité une petite cathédrale. J’ai passé du temps dans la cathédrale, et comme je l’avais fait a la plage j’ai réfléchi à mon temps à Paris et à ma vie en général. L’église sentait comme un mélange de métal et de parfum des bougies. Je suis restée dans une auberge qui héberge principalement les gens qui cherchent du travail sur les bateaux. Quand j’ai parlé avec ma colocataire elle a dit que j’avais de la chance parce que j’étudie à Paris. Malgré que j’étais seule, son commentaire m’a fait prendre conscience de la chance que j’avais de passer un semestre à l’étranger. Je mange seule, je fais des choses touristiques seule et j’ai découvert une capacité de passer du temps seule grâce à ce voyage. J’avais peur de me sentir seule mais après je pense que j’ai développé une nouvelle appréciation pour mon indépendance.

Par Bianca Niyonzima, VWPP Automne 2025

Biarritz

Le 12 Septembre, je suis allée à Biarritz avec des amis. C’était la première fois que j’y allais et j’étais ravie de découvrir une ville de surf car j’adore surfer avec ma famille. Lorsque je suis arrivée à la gare, j’ai senti l’odeur de l’océan. Cela m’a rappelé la Californie. Cela me semblait familier et cela me rappelait les voyages que j’avais faits avec ma famille. Les villes de surf ont une ambiance unique, et j’étais curieuse de voir à quoi ressemblaient les villes de surf françaises. Lorsque nous avons pris le taxi pour aller à la maison, j’ai vu des palmiers et les mêmes plantes qu’en Arizona et en Californie. C’était incroyable de voir une similitude dans un autre pays !

Vue de la plage à Biarritz ; l'eau est calme, il y a un gros rocher en fond
En traversant la ville en taxi, j’ai remarqué les mêmes boutiques qu’en Californie: Rip Curl, Volcom, Vans. C’étaient toutes les boutiques que j’adore en Californie. Mais la ville est différente de La Jolla, Carlsbad, et Encinitas. Biarritz est beaucoup plus ancienne, beaucoup plus authentique, et beaucoup plus française. Je trouve que la culture surf est généralement très jeune et décontractée, donc c’était intéressant de voir une culture surf dans une vieille ville. C’était un peu paradoxal.
C’était bizarre, mais incroyable de voir des crêperies sur la plage. J’ai mangé des crêpes avec mes amis à midi. Parfois, les surfeurs sont peu accueillants envers les autres qui ne viennent pas dans la même ville, mais je n’ai pas eu ce problème à Biarritz. Ils étaient vraiment très gentils et accueillants. Après avoir discuté un peu avec eux, ils m’ont invitée à leur picnic sur la plage. Il y avait des baguettes, de la charcuterie, du fromage, et du vin. Un vrai repas français! C’était génial. Je suis très heureux d’avoir découvert la culture de Biarritz. C’étaient de merveilleuses vacances.

Par Libby SURGENT, VWPP Automne 2025

Un nouveau passe-temps parisien

Quand je suis arrivé en France pour mon semestre à l’étranger, j’ai décidé de découvrir l’escalade. J’avais entendu que l’escalade était un grande chose ici en France, donc j’ai proposé à mes amis de l’essayer. La première séance était super, nous avons passé un très bon moment : nous sommes tombés, nous avons ri et nous nous sommes fait des amis français. À ce moment, nous étions à Tours pour l’orientation, mais nous avons décidé de continuer quand nous sommes arrivés à Paris. L’escalade en France est devenue, peu à peu, un fil conducteur dans mon séjour.

Izzy grimpe un mur d'escalade

Ce que j’aime le plus, c’est que si on prend un abonnement à Arkose, on a accès à une douzaine de salles de sport différentes à Paris. Paris est grande et on se retrouve souvent à différents endroits pendant un semestre à l’étranger. Mais où que vous soyez, si vous avez votre matériel d’escalade, une salle d’escalade est à seulement 20 minutes de métro. Et en persévérant, on constate une amélioration, petit à petit. C’est une sensation incroyable, presque addictive. 

Le plus beau, c’est que l’escalade m’a permis de rencontrer des gens que je n’aurais jamais croisés autrement. L’ambiance est chaleureuse, jamais compétitive. Des étudiants, des profs, des voyageurs, des Parisiens qui connaissent la salle très bien, tous viennent faire de l’escalade. Souvent, après une séance, on reste discuter, et on crée une connexion naturelle.

L’escalade est devenue une manière de comprendre le pays, d’en sentir l’énergie et la culture. En grimpant, j’apprends et je vis sur la France.

Par Izzy MARCUS, VWPP Automne 2025

Un séjour à Biarritz

Biarritz est une ville pleine d’histoire, de culture, et de beauté ! Ernest Hemingway, Coco Chanel, Frank Sinatra et bien des autres célébrités fréquentait Biarritz pour de bonnes raisons. Les falaises rocheuses créent un paysage incroyable, la Grande Plage accueille tout le monde, et les restaurants de fruits de mer sont formidables. Nous y sommes allés avec huit étudiants de Wesleyan et un de Vassar – donc un grand groupe !
D’abord, nous avons décidé de nous concentrer sur le surf, l’activité la plus populaire à Biarritz. Avec deux athlètes universitaires, deux garçons confiants et quelques autres… intelligents, il n’y avait aucun doute que nous allions y arriver. Malheureusement, chacun a échoué à cause des énormes vagues. Pendant deux heures, j’ai essayé d’obtenir un certain succès, mais la mer était trop forte. Un instructeur de surf m’a vu lutter, alors il m’a crié quelques conseils, mais cela ne m’a pas aidé. J’ai réussi à m’échapper de justesse de l’eau, puis je me suis allongé sur la plage, reconnaissant d’avoir survécu.

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Le lendemain, il y avait une compétition du surf. Nous l’avons regardée en prenant le petit-déjeuner tout en haut d’une falaise, au-dessus des juges. J’ai remarqué immédiatement que les compétiteurs avaient l’air âgés et les juges semblaient tous bien les connaître. Une compétition très locale, avons-nous pensé. Les juges s’amusaient au micro, amplifié pour toute la plage, plaisantant et imitant les accents de tout le monde. En nous remarquant, ils ont commencé à imiter l’anglais avec des mots que je n’ai jamais entendus. Peu après, ils nous ont invités à descendre à leur tente, et nous sommes devenus amis. Ils nous ont même invité à leur fête le soir même – mais quand nous sommes arrivés, l’endroit était vide. Peut-être parce qu’il était deux heures du matin.

Par Theo BALDWIN EDWARDS, VWPP Automne 2025