Deux jours ensoleillés à Arles

Ces vacances de la Toussaint, j’ai eu l’immense plaisir de passer deux jours ensoleillés à Arles, une petite ville dans le Sud de la France. C’est un voyage dont l’idée était possiblement semée dans mon esprit avant que je n’arrive en France ; j’ai toujours été fasciné par une affiche accrochée dans ma chambre en Virginie qui est une annonce pour une exposition intitulée “Van Gogh in Arles” au Met à New York. Donc, cette connexion se faisant dans ma tête, j’ai décidé d’organiser un court séjour dans le Sud.
Une fois arrivé en ville, une série de ruines et vestiges romains très bien conservés et connectés à l’identité de la ville m’ont accueilli. Pendant mon séjour, j’ai visité les Alyscamps (ancienne nécropole, dont Van Gogh a fait une peinture célèbre), les Thermes de Constantin, l’obélisque de la place de la République, l’amphithéâtre, le théâtre antique et les cryptoportiques.
Toutes ces destinations étaient remplies d’histoire et chacune m’a donné un autre regard sur cette ville qui s’appela un temps Arelatis. Grâce à ma visite aux Thermes de Constantin et à l’obélisque, j’ai appris comment cet ancien peuplement gaulois devint le trésor de l’empereur Constantin, littéralement et figurativement – il adorait la ville et il fit déménager l’un des octrois romains à Arelatis.

Amphithéâtre d'Arles
D’autres fascinantes trames historiques sont apparues pendant ma visite. En passant par l’amphithéâtre, par exemple, j’ai appris qu’il fut, pendant le Moyen Âge, l’entièreté de la ville d’Arles ; les résidents profitèrent de la fortification. De plus, le Museon Arlaten retrace l’histoire de cette ville de l’époque romaine jusqu’au présent avec des expositions remarquablement organisées.
J’aimerais remercier Professeure Crippa du VWPP – elle m’a généreusement donné une longue liste de lieux incontournables avant que je ne me lance dans ce voyage. Pendant mes explorations de la ville, je suis passé par une boutique très chic appelée Moustique où j’ai acheté un sac Arlésien et j’ai mangé le meilleur tiramisu de ma vie chez El Paseo, un restaurant de tapas vers la place du Forum !
Globalement, Arles m’a étonné et je la recommande fortement comme destination. J’y ai ressenti une merveilleuse énergie émergeant de la dissonance entre les vestiges romains omniprésents et les coins modernes.
La survie de ces vestiges romains, échos d’une vie et d’une société passées, m’a fait réfléchir à notre propre culture, sur ce que nous laisserons derrière nous comme preuve de notre existence éphémère. M’asseyant au dernier rang du théâtre antique, éclairé par le coucher doux et chaleureux du soleil qui signalait l’heure de mon départ, j’ai écouté Stranger in the Alps, l’un de mes albums préférés de Phoebe Bridgers, espérant trouver un peu de sens dans le choc entre le moderne et l’antique.

Par Lucas Donat, VWPP Automne 2024

La Belgique en un week-end !

Quand je parlais de mon semestre à l’étranger, tout le monde m’a dit que je dois profiter de  tous les avantages d’être en Europe, et pour moi, c’est saisir la chance de voyager vers autre pays parce qu’ils sont plus proches les uns des autres en Europe qu’aux États-Unis. Quand mon ami m’a proposé ce voyage en Belgique, les voix de mes amis et ma famille étaient dans mon cerveau, me disant d’y aller, même si c’était la première semaine d’université et que j’avais déjà beaucoup de devoirs. C’était une décision controversée, mais comme une proche amie m’a dit, c’est l’étranger, ce n’est pas juste pour étudier (mais les études sont importantes aussi!). La mère d’accueil de Teo, mon ami, avait une cousine qui habite à Bruxelles, et elle nous a proposé d’habiter avec sa cousine pendant notre visite. C’était une chance incroyable, et nous étions d’accord. En vérité, Teo a planifié tout le voyage. Tous mes objectifs de voyage étaient comiquement liés à la nourriture belge, mais nous avons vraiment réussi.  Le meilleur avis que je peux vous donner, c’est de demander aux gens dans votre vie des recommandations. Teo a fait ça, alors nous avons toujours eu quelque chose à faire en Belgique. Dans cet esprit, au lieu de décrire mes expériences, je vous laisse avec une liste d’activités à faire que je recommande absolument si on est en Belgique !

Bruxelles

  • Voir la Grand Place
  • Manger aux Halles Saint-Gery

Gand 

  • Voir l’Autel de Gand
  • Aller au Beffroi de Gand
  • Aller au Gravensteen

Bruges

  • Prendre un bateau dans la ville 
  • Aller au Beffroi de Bruges
  • Aller à la Basilique du Saint-Sang
  • Manger les moules au restaurant «’t Huidevettershuis»

Vous serez vraiment fatigué si vous faites ce voyage le week-end, mais, comme les gens de ma vie m’ont dit, on doit saisir toutes les chances possibles quand on est ici ! La Belgique est à seulement 4 heures de bus de Paris. 🙂

Par Zoe Thompson, VWPP Automne 2024

 

Mon expérience au Clos de la Meslerie (un vignoble près de Tours)

Il y a un mois nous avons passé deux semaines à Tours pour notre orientation et j’y suis déjà retourné, mais cette fois pour une expérience très différente. J’ai une amie qui travaille dans un vignoble de son oncle pendant son année de césure. Elle était vraiment sympa et m’a invité à travailler et rester chez eux pour un week-end.


Je suis arrivé avant le dîner vendredi soir dans une maison tellement magnifique. La maison était construite en 1621, un manoir de campagne. Il ressemble à la maison de Monet, qu’on a vue deux semaines avant. L’intérieur est aussi fantastique que l’extérieur; des salles avec des murs de couleur brillante, de grandes fenêtres et des meubles vieux. Je crois rêver ! C’était un répit parfait des bruits et activités de Paris. Le lendemain, je me suis réveillé tôt pour commencer la vendange (la récolte des raisins). On pouvait voir le lever du soleil sur les collines des vignobles (vraiment, je ne dors pas ?).


Nous avons travaillé dans un groupe avec un couple de Bulgares et avec des Ukrainiens qui travaillent en France depuis qu’ils ont fuit la guerre. On a bu du café en mangeant des madeleines dans l’air froid du matin avant le début de la récolte. Il faut travailler en binôme et allant vers le bas pour trouver les raisins. On les coupe avec des sécateurs et on les mets dans une boîte. Finalement, quand les boîtes sont remplies, on les charge sur un diable derrière un tracteur qui les apporte à la presse. Le processus n’est pas difficile ou compliqué, mais il y a beaucoup de raisins et ça prend du temps de le faire. C’était dur, beaucoup plus dur que je pensais, et mes genoux et mon dos me faisaient mal. Néanmoins, le soleil brillait et le paysage était magnifique, alors c’était un très bon moment.


Le groupe a récolté jusqu’à treize heure (avec une pause à dix heures pour plus de café, des madeleines et du chocolat, bien sûr). Nous croyions qu’il faudrait travailler toute la journée et le lendemain, mais Peter, le propriétaire du vignoble, nous a dit que les raisins n’étaient pas prêts. Pendant le printemps et l’été il pleuvait trop, signifiant que les vignes étaient sensibles aux maladies. Malheureusement, toutes les plantes ont eu de la moisissure et la plupart des raisins sont morts. De plus, les raisins encore vivants ont grandi inégalement. Peter espérait que la récolte serait meilleure la semaine prochaine, donc on a arrêté pour le week-end. C’était dommage, mais c’est la vie pour les fermes pendant le changement climatique. La vie continue et nous avons passé le reste du temps dehors, en parlant, lisant, et buvant du vin dans le paysage merveilleux jusqu’au départ de mon train à Paris.

Par Dash Merrill, VWPP Automne 2024

Le voyage à Ulm, Stuttgart et Munich

Ça ne m’a pris que 3-4 heures pour arriver en Allemagne depuis la France. Une fois descendu à Stuttgart, j’ai vu mon ami qui allait m’emmener à Ulm, une très très belle ville universitaire où il habite. Nous nous connaissons depuis deux ans et demi. Lorsque je suis allé en Amérique après le lycée, il a décidé d’aller en Allemagne, où il a grandi jusqu’à l’âge de 14 ans. Donc il connaissait bien le pays où il allait me guider dans les villes d’Ulm, de Stuttgart et de Munich.

Après y avoir passé le premier soir, nous avons décidé de quitter l’Allemagne pour aller à Schaffhouse et à Bâle, en Suisse. La première ville était très très belle. Nous n’y avons passé qu’une heure mais la vue de la ville depuis la forteresse et le croissant à l’omelette que nous y avons mangé étaient tellement formidables que cette ville est devenue ma favorite des cinq villes que j’ai vues ce week-end. Bâle n’était pas aussi belle que Schaffhouse mais elle était quand même sympa avec cette fameuse cathédrale Notre Dame de Bâle qui est gothique mais construite en bloc de grès rose.

Le lendemain, nous sommes allés voir l’Oktoberfest à Munich, ce qui était excellent. Nous avons bu de la bière allemande en Maß en regardant les personnes ivres qui chantaient et dansaient dans des tentes où les gens étaient habillés en culotte de peau (Lederhose) et en robe à manches bouffantes et tablier de couleurs vives (Dirndl). J’y ai mangé du Spätzle (similaire au mac and cheese) et des Gebrannte Mandeln (des amandes sucrées et brûlées), et je regrette de ne pas en avoir mangé plus.

Ulm, où a grandi Einstein, est une ville calme et simple où nous avons juste marché au bord du Danube en mangeant des desserts comme le Brezen à la vanille et le Berliner à la framboise avant de passer à Stuttgart où il pleuvait des cordes. Cette ville m’a rappelé Istanbul où j’ai passé 18-19 ans de ma vie de 21 ans. Cependant, j’étais si fatigué que nous n’avons pas pu nous y balader, d’où la raison pour laquelle nous sommes restés dans un centre commercial où j’ai bu un matcha latté aux fraises nécessaire et contemplé les responsabilités de ma vie parisienne à laquelle j’allais retourner dans 4-5 heures.

Par Teo Soydan, VWPP Automne 2024

Écriture créative, printemps 2024 : 4/4

A la manière de Marcel Proust, de Marguerite Duras ou de Virginie Despentes.

Par Antonio Ferraiolo Costa

Le jour où j’ai décidé d’adopter mon mini goldendoodle d’une petite ville du Wisconsin a été un grand moment dans ma vie ; cela a marqué le début d’un beau voyage rempli d’amour et de camaraderie. Alors que je traversais les paysages forestiers verdoyants et les rues calmes de cette ville isolée, je me suis retrouvé attiré par un centre d’adoption local, où j’ai rencontré d’adorables compagnons à fourrure cherchant avec impatience un foyer pour toujours. Parmi eux, un mini goldendoodle en particulier a conquis mon cœur ; avec son pelage moelleux, ses yeux émouvants et son charme irrésistible. Sans hésitation, je savais que j’avais trouvé mon partenaire idéal ; et c’est ainsi que, avec un sentiment d’enthousiasme et d’anticipation, je me suis lancé dans le voyage de l’adoption. La paperasse était si petite que j’ai pensé que quelque chose devait mal tourner ; mais avant de m’en rendre compte, je sortais du refuge avec mon nouvel ami à quatre pattes à mes côtés, prêt à commencer notre aventure ensemble. J’ai sauté dans ma voiture, mais j’ai entendu un grand cri de la jeune vendeuse qui nous avait vendu le chien ; son manager l’a suivie. Elle m’explique que le chien spécifique hypoallergénique que j’appelle désormais Lilli avait déjà été réservé par un membre de leur communauté. Mon cœur se serra ; mais ensuite je me suis souvenu de la paperasse, du contrat que nous avions tous les deux signé. J’avais toujours voulu un chien et je ne pouvais en avoir que quelques types à cause de l’allergie de mon père. J’ai montré au responsable les documents et il était écrit « toutes les ventes finales » en bas. Le manager n’a eu aucune réponse et je suis donc parti avec mon nouveau meilleur ami. En adoptant mon mini goldendoodle, j’ai trouvé non seulement un animal de compagnie, mais aussi un ami fidèle et un compagnon chéri, dont la présence continue d’enrichir ma vie d’une manière que je n’aurais jamais imaginé possible.

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Par Justyn Cooke

Par la fenêtre au bout de ma chambre, j’ai vu un sapin de loin. C’était un grand sapin comme dans les tableaux des meilleurs peintres russes, qui remplissait le cadre de la fenêtre ; un sapin tout large et débraillé dont les aiguilles pendantes ressemblaient à celles de la pluie. Je l’ai aperçu lorsque, étant si épuisé de mes études et de mon travail, je m’étais vite levé en me détournant de mon bureau, me retirant de mon livre, et là-dessus je l’ai vu. Je l’avais déjà vu, bien sûr, chaque fois que j’ai regardé par la fenêtre, mais je ne l’avais jamais vu comme tel, si immense et frappant ; et comment est-ce que c’est possible que j’aie ignoré cela ? Que je sois détesté comme des rois de l’antiquité qui chevauchaient dans leurs royaumes sans qu’ils constatent les pauvres dans les rues ou les ouvriers qui faisaient toutes leurs richesses ! Ce pauvre arbre n’a jamais été reconnu, jamais connu, et jamais aimé — j’en suis sûr — non plus.

Écriture créative, printemps 2024 : 3/4

Récit personnel d’un événement historique.

Par Antonio Ferraiolo Costa

J’étais en troisième année du HS lorsque le covid a commencé. Au début, il semblait que quelque chose se passait très loin, dans d’autres pays. Mais très vite, il est devenu clair que cela se rapprochait, et avant que nous nous en rendions compte, notre école a été fermée pour une durée indéterminée.
La transition soudaine vers l’école en ligne a été choquante. C’était surréaliste d’assister à des cours sur un écran d’ordinateur, d’essayer d’absorber des informations tout en étant assis sur mon lit à la maison. Le manque d’interaction sociale avec les amis et les profs rendait la tâche encore plus difficile. Nous ne pouvions plus nous réunir dans les salles de classe, partager des notes ou rire ensemble pendant les pauses. Tout était devenu isolé et l’atmosphère autrefois vibrante de l’école semblait étrangement vide.
Quant au football, c’était une grande partie de ma vie. Je jouais depuis que j’étais enfant et l’idée de ne pas pouvoir entrer sur le terrain avec mes coéquipiers était dévastatrice. Les entraînements et matchs ont été annulés, et la camaraderie que nous partagions pendant les séances d’entraînement a disparu. C’était une pilule difficile à avaler, réalisant que quelque chose que j’aimais tant avait été suspendu indéfiniment.

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Par Avery Patterson

Le matin où j’ai quitté New York, la neige polluait la fenêtre. Je garde les fenêtres ouvertes quand je dors, même en hiver. Des flocons de neige fondaient timidement sous la chaleur attirante des murs jaunes et claustrophobes de ma chambre. Ce matin-là, l’air frais passait à travers la fenêtre et persistait dans mon nez, et brûlant les coins intérieurs de mes yeux. Mes respirations sortaient en nuages de chaleur ivoire. Pour me lever, je pensais à ces nuages et l’air extérieur de ma chambre. J’ai poussé la fenêtre plus haut. Je respirais désespérément, mais malheureusement ces inhalations ne duraient pas longtemps, je devenais froide.
Habituellement, je dois me résigner à respirer la poussière cruelle qui s’accumule dans les coins de mon monde intérieur, mais pas aujourd’hui. Ces derniers jours les coins de mon monde intérieur semblent tristes et stressants. Une mélancolie reste derrière mes yeux, et des vagues de larmes tombent souvent sur mes joues.
Mais ce n’est pas seulement la neige, c’est la présence oppressante de la pandémie qui me rend triste. Confinée chez moi, toute seule, chaque jour est le même. Mes jours sont marqués par une routine monotone et l’incertitude. Les interactions humaines et personnelles sont rares, remplacées par des écrans et des conversations virtuelles qui ne me satisfont jamais. Le confinement me donne l’impression que ma chambre devient plus et plus petite chaque jour. Je quitte New York et ne reviendrai pas. Je crains pour le monde, pour mes amis, pour ma famille.

Écriture créative, printemps 2024 : 2/4


Ecrire plusieurs versions de la même histoire : l’une de manière neutre, les autres sous la contrainte de votre choix.

La version neutre :

Par Justyn Cooke

L’autre jour, j’étais en train de manger un sandwich sur un banc au parc, et puisque des tas de miettes tombaient à mes pieds, plusieurs pigeons sont venus les manger autour de moi. Ils mangeaient bien, et j’étais content de les nourrir un peu. Cependant, bientôt est venu un grand corbeau, plus grand que j’ai jamais vu. Il s’est approché, entré dans la foule de pigeons, et a crié très fort, ce qui a fait peur aux pigeons. Ils s’en sont allés, mais pas trop loin, et j’ai regardé le corbeau, plutôt gêné.
« Qu’est-ce que tu fais là ? » je lui ai dit.
– J’ai libéré les miettes de leur souffrance.

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Choisir un paysage ou un lieu, fréquenté actuellement ou pris en photo, et le décrire le plus précisément possible.

Par Isabel Crawford

La plante ne partage pas son côté de la chambre avec moi. Elle habite entre le lit, la fenêtre, et le radiateur. Ça, c’est son domaine. Elle est comme une forteresse, parfois vivante, parfois tombante. Elle ressemble à une plante ordinaire mais je suis sûre que je manque ses aspects extraordinaires. Elle ne me regarde pas mais toujours, je sens sa présence silencieuse.
La plante est aux facettes multiples. Elle peut voir les plantes qui habitent sur le balcon, dehors, avec le vrai soleil et le vent. Et si cette vue ne lui plaît pas, elle peut voir le dessin des plantes sur le mur en regard qui est plus abstrait. Je me demande si ce dessin des plantes, presque absurde, sur le mur se moque d’elle. La plante est entre deux vies : la première, une vie plus réelle, et la deuxième, moins. Elle pense toujours aux autres facettes.
Sous mon regard, la plante ne bouge pas. Bien sûr, elle est une plante. Mais, à la fin de la journée, quand je jette par hasard un coup d’œil dans sa direction, sa forme a changé. Le feuillage vert reste mais dans un nouvel aménagement. Une variation du même motif chaque jour. Son chef-d’œuvre n’est pas dans son produit mais dans sa production. Peut-être que je ne la regarde pas assez.

Écriture créative, printemps 2024 : 1/4

Raconter un trajet ordinaire que vous connaissez bien. Pour aller au lycée, à l’université, chez un ami, un parent, etc. Soyez le plus précis possible, à chaque étape de ce trajet.

Par Isabel Crawford

Habituellement, je ne regarde pas les fenêtres du métro. Je préfère fixer les yeux aux pieds des étrangers et je laisse les pensées libres parce que, selon moi, il n’y a pas une meilleure occupation pour les temps dans le métro. J’aurais pu lire un livre ou écouter de la musique mais c’est un lieu bizarre, le métro. Les tunnels noirs, l’animation des murs qui passent, une mosaïque des graffitis, des lumières, des panneaux, des trains qui sinuent sans cesse, des multitudes de gens qui passent les uns et les autres regardant sans regarder. Non, c’est mieux d’être immobile, silencieuse, endormie avec les yeux ouverts. Alors un jour, quand je fixais les yeux aux pieds des étrangers et que les pensées voyageaient dans ma tête avec ni raison ni logique ou peut-être trop de raison et trop de logique, j’ai pris conscience du fait que le train ne bougeait pas. Et quand je me suis aperçue que le train ne bougeait pas, les pensées ont cessé ; c’était à ce moment-là que je me suis rendu compte que mes pensées ont eu besoin du mouvement du train comme une lampe a besoin du courant électrique ; sans courant, une lampe ne donne pas de lumière et sans mouvement les pensées ne volent pas. Bien sûr, mes pensées marchent comme elles doivent – elles font les choses nécessaires pour la vie quotidienne – mais c’était le mouvement du train qui a poussé les pensées à l’extérieur de leurs chemins et le mouvement laisse les pensées libres. Avec chaque arrêt et chaque début j’ai vagué du monde réel au monde moins réel où la mémoire, la conscience, et le sens deviennent un mélange.

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Souvenirs d’enfance.

Par Avery Patterson

Si les souvenirs de mon enfance étaient une couleur, ils seraient bleus. Un bleu comme le Pacifique, dépourvu de tristesse, mais semblable à la couleur mélancolique qui apparaît dans les moments qui suivent le coucher du soleil ou au matin, lorsque le soleil se lève pour la première fois. Je pense aux moments où ma perception du monde s’est formée en regardant les yeux de ma sœur et en écoutant ses histoires avant de dormir.
Aujourd’hui, j’aimerais pouvoir m’asseoir avec mes parents dans la cuisine, pour partager un repas et parler. J’ai envie de partager avec eux mes nouvelles expériences et ma nouvelle perception du monde. J’aimerais pouvoir me promener avec eux à Paris et explorer les rues que je commence à connaître. Je sais qu’un jour je le ferai, mais pour l’instant je remercie mon esprit de conserver mes souvenirs bleus. Je pense que lorsque je serai vieille, mes souvenirs de cette période seront orange et joyeux. Une couleur comme le ciel juste avant le coucher du soleil.

Une semaine d’écriture créative

Notre rendez-vous semestriel est de retour ! Découvrez cette semaine les textes des étudiant·e·s ayant participé à l’atelier d’écriture créative du VWPP mené par notre enseignant et tuteur, Alexis Weinberg. Les textes seront postés chaque jour pour une découverte quotidienne ; nous vous laissons en attendant avec l’introduction à ce projet.

Bonne lecture !

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Quelques mots en préambule de la quatrième édition des textes sélectionnés par les participant.e.s à l’atelier d’écriture créative du Vassar-Wesleyan Program in Paris.


Tout d’abord, mes chaleureuses salutations à Antonio, Avery, Isabel et Justyn qui se sont prêté.e.s au jeu tout au long de cet atelier ! Ces textes très personnels en témoignent.


Comme nous en avons maintenant pris l’habitude, deux textes ont été retenus par chacun.e, publiés ici après une phase de retravail portant uniquement sur l’orthographe et la grammaire. Ces textes se présentent ainsi dans une version proche de celle qui a été lue à voix haute pendant l’atelier.


Ce semestre, nous sommes allé.e.s à la Maison de la Poésie écouter l’écrivaine Gabrielle Filteau-Chiba nous parler de son recueil de poèmes La Forêt barbelée. Elle y évoque son expérience de vie dans une cabane de la forêt québécoise et sa prise de conscience écologique. Une belle contribution à l’écopoétique !


A nouveau, un grand merci au consortium et à l’équipe du VWPP, Anne Brancky, Hannah Gersten, Sophie Kolesnikov et Divine Bakumusu.


Alexis Weinberg

Deux jours à Nice !

Deux jours à Nice ! La première chose à noter est définitivement la nourriture. Juste après avoir atterri, nous sommes allées dans un restaurant de sushi, où nous avons mangé des sushi —évidemment— et aussi un poke bowl, des gyozas, et des litchis. Puis, le soir, nous avons mangé dans un restaurant vietnamien. Le serveur a dit que certains plats étaient épicés, et j’étais très étonnée quand je me suis rendue compte qu’il avait raison, puisqu’il est difficile, à mon avis, de trouver de la nourriture vraiment ‘spicy’ en France. Tout était très bon, et le serveur a parlé avec moi et Elizabeth (en français), ce qui serait bizarre à Paris. Le jour suivant, nous avons mangé dans un petit restaurant de falafel, aussi très bon. Mais la meilleure chose qu’on a mangée, à mon avis, ont été les pâtes qu’on a fait la dernière nuit à l’appartement. C’est la recette de ma mère, pas trop compliqué : des anchois, ail, persil, et un peu de piments Jalapeño à l’huile d’olive. Nous les avons mangé avec du vin blanc et du poulet préparé par Lilah, notre amie qui était en train d’étudier à Amsterdam.

À part la nourriture, Nice est une ville très belle, spécialement pour se promener. Après le restaurant de sushi, nous sommes allées dans un petit parc qui était en haut d’une colline. Il y avait une cascade, beaucoup d’arbres et de verdure, et une vue magnifique de la ville et la mer bleue au bout ! Nous avons pris des photos, et puis nous sommes allées dans un petit café. Nous avons profité du reste du temps pour nous promener à Nice, et pour dormir, lire et parler entre nous de notre temps en Europe.

Par Sofia Leautaud, VWPP Printemps 2024