Textes de l’atelier d’écriture créative (3/3)

L’élection de 2016, point de vue subjectif de l’adolescent

  • Par Teoman Soydan

Trump et Begum

Je marche dans la cuisine et mes parents sont en pleine discussion sur celui qui a gagné. Je me souviens d’avoir parlé de cela, il y a 2 ou 3 jours, avec mon amie. Cependant, on n’est pas simplement des ami.e.s mais des concurrent.e.s. Moi, en plus, je ne suis pas très très doué pour lui parler. Mais, je ne suis doué pour parler à personne, honnêtement.

Un jour, on déjeune ensemble comme on le fait tous les jours, dans le sous-sol du collège où on mettait les élèves qui apportent leur repas de leur maison. Je lui demande sa pierre préférée parce qu’il y a 1-2 semaines qu’elle m’en a parlé. “Teo, tu es nul en bavardage, tu sais ?” Elle me quitte. Mais je le sais quand même. Que je ne suis pas comme mon frère charismatique et brillant qui sait toujours quoi dire. J’aimerais lui ressembler. Non, je voudrais sortir avec une fille, comme lui. Je lui ai mentionné cette idée il y a un an mais il a rigolé.

Donc ce matin où je me suis mis sur ma chaise, prêt à manger mon omelette avec des noix qui allaient me donner de l’intelligence pour l’examen dans deux semaines mais qui font aussi gonfler les joues, je réfléchis aux moyens par lesquels je vais parler à mon amie. Je sais qu’elle va s’y intéresser parce qu’elle est obsédée par Keeping Up with the Kardashians. Donc quand je suis dans la salle de classe parmi les corps, les lumières brillant comme dans les asiles et les fenêtres si fermées que l’air ne pourrait jamais sortir ou entrer, j’y suis préparé.

Mais on n’a pas l’occasion de se parler jusqu’au déjeuner. Je mange mon sandwich graisseux, mes doigts si humides que l’huile entre et voyage dans mon corps, alors qu’elle mange ses lentilles tranquillement. J’ai peur d’elle : “T’as vu les nouvelles sur Trump ?”

“Oui, c’est terrible, mais pas un problème pour nous quand même.”

Le silence jusqu’à ce qu’on commence à parler des problèmes qu’on a résolus hier. Sa réponse ne prend que trois secondes. J’ai des choses à lui dire après avoir réalisé que celui que je cherche, ce n’est pas spécifiquement une fille comme mon frère, mais un garçon. Je veux qu’elle me pose des questions spécifiques sur ce que je ressens. Mais elle n’a aucune idée. Personne n’en a. J’y réfléchis alors qu’elle me révèle le dernier épisode de Keeping Up with the Kardashians mais je m’en fous. Donc, je finis mon sandwich huileux pour passer aux problèmes satisfaisants qui me donnent l’impression que je vaux quelque chose, la seule chose que je cherche dans la vie.

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A l’écoute du réel : écriture poétique en classe

  • Par Dash Merrill

Je ne peux pas voir sans mes lunettes

Mes lunettes ne peuvent pas exister sans moi

Alors, pourquoi changent-elles la pluie en larmes ?

Les nuages en fumée ?

Les fleuves en rapides ?

L’histoire de ma vie est écrite par les lunettes qui me trompent

Chaque matin je les porte

Dans l’espoir de les laisser tomber sur le trottoir

Et, moi-même, de tomber dans l’inconnu

 

Textes de l’atelier d’écriture créative (2/3)

Une brève histoire inspirée du séjour parisien

  • Par Noah Robie

Le jeune homme marcha dans le jardin à la recherche d’une phrase musicale qu’il entendit plusieurs pas plus loin. Il passa devant les gens assis sur les bancs, lisant seul ou discutant silencieusement avec leurs compagnes, sous la charmille de tilleuls. Il tenait les barreaux de la barrière rouillée et se repaissait de l’origine de la musique — d’un harpiste et de son immense instrument — juste en face, sous l’arche d’une arcade d’un bâtiment en briques roses avec un chaînage en crème. Le harpiste jouait un morceau qui exigeait toute sa force, ses bras et doigts à la fois pinçant les cordes comme on brise le cou pulpeux d’un pigeon qui gèle sur une branche d’un chêne et comme on caresse le bas mou du lobe d’une oreille. Tout cela, l’homme l’observa attentivement. Le tempo des feuilles qui tombent. 

Tout à coup, le jeune homme entendit le craquèlement de l’allée du gravier derrière lui. Il se tourna et vit un garçon sur un tricycle aussi rouge que son teint, refusant de suivre sa mère. Le jeune homme le regarda fixement sans rien dire. Le garçon scruta l’homme, en disant enfin quelque chose de profondément appuyé mais entièrement inintelligible. Ils partagèrent un silence. On ne pouvait entendre que les éclats de cils des interlocuteurs ou les chaussettes noires qui tombaient doucement plus bas sur la cheville. Décidant de recommencer, l’homme dit « Bonjour. Ça va ? » 

Le garçon continua à regarder attentivement l’homme, grimaçant. « Non », lui répond-il avec force. 

— Pourquoi ? » interpella l’homme. Il le regarda et attendit une réponse. Mais le garçon ne dit rien, ses iris étincelant. Et dans leur périphérie, car les deux ne voulaient pas casser leur regard pénétrant et interrogatif, les deux virent la mère du garçon s’approcher.  

— Maman ! » cria-t-il enfin, pédalant vers elle. « Le mec m’a demandé “pourquoi” ! » 

Il disparut, s’en allant en roulant derrière sa mère, comme la disparition lente et insistante des vibrations de cordes, pincées dans l’air. 

L’homme recommença à écouter.

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« Logo-rallye », exercice d’écriture avec termes imposés (fait en classe)

  • Par Teoman Soydan

Les pommes de terre et les sauterelles

Elles sont déjà là. On les a amenées de Versailles, pas à pas, quelque chose auquel elles ne s’attendaient pas. Leur maquillage coule tranquillement avec leurs larmes précieuses. L’ère des pommes de terre finissant, les sauterelles les retiennent par les bras, les mettant sur l’échafaud pour la cannibalisation de celles avec une vie modeste et pauvre alors que la leur était ostentatoire et riche. Leurs perruques pas aussi merveilleusement coiffées sont par terre et leurs vêtements sont en morceaux. Elles se sentent totalement impuissantes quand les sauterelles révolutionnaires préparent tous les éplucheurs. Le public commence donc à chuchoter. Mais aucune sauterelle ne va cligner des yeux, personne ne va agir quand on commencera à éplucher leurs peaux petit à petit, vu leur présence égoïste et insupportable n’étant plus acceptable sur la place de la Concorde.

 

 

 

Textes de l’atelier d’écriture créative (1/3)

Promenade parisienne, aux accents surréalistes.

  • Par Dash Merrill

Les bâtiments de Paris nagent et tournoient, tous ensemble, tous différents. Leur propres couleurs brillent pendant que la ville devient la rue, et la rue devient les façades, et les façades deviennent les fenêtres qui cachent les histoires des gens à l’intérieur. Les portes grandes et petites : la bouche, les fenêtres : les yeux, les briques : la peau. Ils se parlent, jours et nuits, discutant des histoires que personne ne connait. Ils ont vu les événements de la ville avant que toutes les personnes qui y vivent soient nées. Ils vont voir le monde après que le ciel rougit et les plantes reprennent encore la terre. 

Pendant ma promenade à travers le quartier, j’entends des petits morceaux de leurs conversations. Un vieux bâtiment fait la morale au bâtiment moderne. Les grandes fenêtres nombreuses aveuglent le plus âgé avec du soleil. Un petit bâtiment se cache à l’arrière de son mur, avec les yeux qui jettent un coup d’œil dans la rue. Des jumeaux se disputent côte à côte. J’arrive à mon bâtiment, une veille femme qui a trop fumé pendant sa vie, mais qui ne regrette rien. Elle ouvre sa bouche qui est la porte et j’entre, descendant la gorge. 

Regardant à travers ses yeux, je vois les lampes de rue allumées. Dès ce moment, les sommets se transforment en méduses. Les bâtiments rient, c’est leur partie favorite de la nuit. Les méduses dansent et ondulent, éclairant le graffiti délavé dans les murs des bâtiments rebelles. Je vois des déchets sur le terrain, fondant lentement dans la terre. Les méduses rebondissent sur l’équipement de construction, les machines avec autant de bras qu’une araignée. Une des méduses renverse un sac de saletés que quelqu’un a laissé au milieu de la rue. 

Dans ma chambre, je regarde mon lit. Je me vois moi-même, endormi, les yeux fermés, respirant doucement. Qu’est-ce qui se passe dans ma tête ? je me demande. 

  • Par Teoman Soydan

D’Enfer-Rochereau

Il attend déjà sur le quai une fois que j’y arrive. Je le remarque immédiatement, son air bizarre et différent, il s’y balade comme s’il n’a nulle part où aller. Je passe derrière lui pour aller loin mais je le vois me suivre jusqu’à ce que nous soyons dedans. J’ai l’impression qu’il me regarde. Je ne le regarde pas mais je sens ses yeux sur moi. Mes yeux échappant aux siens commencent à compter les arrêts : 1, 2, 3, 4 … Il regarde ce que je regarde. J’essaie de regarder son visage sans attirer son attention mais il arrive à découvrir mes yeux avec les siens. Il les explore avec un sourire mais sans aucune expression dans ses yeux. Dans les courtes secondes où je le regarde, j’aperçois qu’il a de grands yeux pour la taille de son crâne et qu’il me connaît, mais qu’il n’a pas d’âme. Je descends avant d’arriver à mon arrêt.

Je m’assois sur un siège, ressentant l’air lourd dans mes poumons, des lampes clignotantes et chantantes comme dans une morgue. Mon corps digère mollement les lentilles du déjeuner. Je regarde les gens aller et venir, un voyeur banni, comme si quelqu’un allait m’arrêter. Je n’appartiens pas à ici mais personne n’y appartient parce qu’on ne reste pas dans les stations de métro. On ne les utilise que pour aller et venir.

Quand je lève mon regard, je vois des squelettes habillés, leurs crânes dans les écrans. Un casque couvre les oreilles de chacun. La ligne est interrompue entre Raspail et Glacière, mes deux mondes, avec moi au milieu. Mais personne ne bouge.

Donc il réapparaît mais, cette fois, il devine que je viendrai avec lui. Il me regarde avec le même sourire sans aucune expression dans ses yeux. Donc je me lève et je le suis dans les tunnels. On marche dans le noir jusqu’à la fin du passage.

Je me pousse sur le quai quand on quitte le tunnel mais je ne vois personne quand je regarde derrière moi. Donc je prends mon casque, le mettant sur les oreilles, je marche vers l’appartement ; comme si rien ne s’était passé, comme si rien ne se passe.

Introduction à l’atelier d’écriture créative (F24)

Ce semestre encore, le VWPP vous partage les textes des étudiant·e·s ayant participé à l’atelier d’écriture créative. Durant toute cette semaine, vous découvrirez jour après jour les univers de mots créés par Dash, Noah et Teo. En attendant, voici le traditionnel mot d’ouverture de leur enseignant, Alexis Weinberg.

Bonne lecture !

 

Six séances thématiques de deux heures, structurées par de grands « gestes » d‘écriture ; une dizaines de productions par étudiant.e, parmi lesquelles le choix de quelques-unes à publier sur ce blog. Les textes sont tels qu’ils ont été écrits en atelier, pendant la séance ou dans son immédiat prolongement, à quelques corrections grammaticales près.

Un groupe restreint ce semestre, mais quel groupe ! Les textes qui suivent font voir des sensibilités déjà très personnelles. Une place importante accordée à Paris : scènes de la vie parisienne, dérives d’inspiration surréaliste… Veine prolongée, lors de notre traditionnelle sortie à la Maison de la Poésie, par un concert d’inspiration modianesque : « Memento, Chansons autour de Modiano », textes de François Mondot, formation musicale autour de Dominique A. Ce fut l’occasion de cheminer ensemble entre intime et collectif, entre passé et présent, tandis que les souvenirs d’une certaine élection remontaient à la surface…

Un chaleureux bravo à Dash, Noah et Teo ! et un grand merci à toute l’équipe du VWPP, notamment à Jeff, Hannah et Sophie, pour leur confiance renouvelée !

Alexis Weinberg

Leçons apprises d’un voyage à Nice

Avec mon voyage à Nice, j’ai appris beaucoup de choses qui peuvent être très utiles pour planifier les voyages dans l’avenir. Quelques conseils qui sont écrits ci-dessous relèvent du sens commun, mais c’est encore utile d’avoir une liste de vérification à voir avant tes voyages !  

  1. On ne doit jamais prendre un vol d’EasyJet sans prendre en compte le fait qu’il y a une grande chance d’arriver en retard à destination. Mon vol était en retard de trois heures, et je suis arrivée à Nice à 1h du matin.  Mon hôtel était fermé, donc j’ai attendu l’ouverture de mon hôtel jusqu’à 7h du matin.  Si on est dans cette situation, le mieux est de rester dans l’aéroport.
  2. On doit toujours prendre les choses qui sont nécessaires pour survivre (un peu de nourriture, un chargeur portable et une bouteille d’eau) au cas où le pire arrive. Nous avons eu besoin de toutes ces choses pendant que nous attendions  l’ouverture de notre hôtel.
  3. On ne peut pas gagner une grande réduction dans le prix d’un hôtel avec plusieurs amis. Ce n’est pas deux pour le prix d’un. Les hôtels ont besoin de savoir combien de gens seront dans ta chambre, et ils vont augmenter le prix par personne qui reste là. 
  4. On doit toujours acheter les billets d’avion ensemble, au même moment : Les billets qui restent vont augmenter de prix quand un billet est vendu, donc on peut perdre 20 euros ou plus si on achète les billets séparément de ses amis. 

J’espère que tu profites de ton séjour en France, que tu profites vraiment de la chance d’explorer l’Europe, et le plus important, que tu ne fais pas les mêmes erreurs que moi !

Par Zoe Thompson, VWPP Automne 2024

 

Deux jours ensoleillés à Arles

Ces vacances de la Toussaint, j’ai eu l’immense plaisir de passer deux jours ensoleillés à Arles, une petite ville dans le Sud de la France. C’est un voyage dont l’idée était possiblement semée dans mon esprit avant que je n’arrive en France ; j’ai toujours été fasciné par une affiche accrochée dans ma chambre en Virginie qui est une annonce pour une exposition intitulée “Van Gogh in Arles” au Met à New York. Donc, cette connexion se faisant dans ma tête, j’ai décidé d’organiser un court séjour dans le Sud.
Une fois arrivé en ville, une série de ruines et vestiges romains très bien conservés et connectés à l’identité de la ville m’ont accueilli. Pendant mon séjour, j’ai visité les Alyscamps (ancienne nécropole, dont Van Gogh a fait une peinture célèbre), les Thermes de Constantin, l’obélisque de la place de la République, l’amphithéâtre, le théâtre antique et les cryptoportiques.
Toutes ces destinations étaient remplies d’histoire et chacune m’a donné un autre regard sur cette ville qui s’appela un temps Arelatis. Grâce à ma visite aux Thermes de Constantin et à l’obélisque, j’ai appris comment cet ancien peuplement gaulois devint le trésor de l’empereur Constantin, littéralement et figurativement – il adorait la ville et il fit déménager l’un des octrois romains à Arelatis.

Amphithéâtre d'Arles
D’autres fascinantes trames historiques sont apparues pendant ma visite. En passant par l’amphithéâtre, par exemple, j’ai appris qu’il fut, pendant le Moyen Âge, l’entièreté de la ville d’Arles ; les résidents profitèrent de la fortification. De plus, le Museon Arlaten retrace l’histoire de cette ville de l’époque romaine jusqu’au présent avec des expositions remarquablement organisées.
J’aimerais remercier Professeure Crippa du VWPP – elle m’a généreusement donné une longue liste de lieux incontournables avant que je ne me lance dans ce voyage. Pendant mes explorations de la ville, je suis passé par une boutique très chic appelée Moustique où j’ai acheté un sac Arlésien et j’ai mangé le meilleur tiramisu de ma vie chez El Paseo, un restaurant de tapas vers la place du Forum !
Globalement, Arles m’a étonné et je la recommande fortement comme destination. J’y ai ressenti une merveilleuse énergie émergeant de la dissonance entre les vestiges romains omniprésents et les coins modernes.
La survie de ces vestiges romains, échos d’une vie et d’une société passées, m’a fait réfléchir à notre propre culture, sur ce que nous laisserons derrière nous comme preuve de notre existence éphémère. M’asseyant au dernier rang du théâtre antique, éclairé par le coucher doux et chaleureux du soleil qui signalait l’heure de mon départ, j’ai écouté Stranger in the Alps, l’un de mes albums préférés de Phoebe Bridgers, espérant trouver un peu de sens dans le choc entre le moderne et l’antique.

Par Lucas Donat, VWPP Automne 2024

La Belgique en un week-end !

Quand je parlais de mon semestre à l’étranger, tout le monde m’a dit que je dois profiter de  tous les avantages d’être en Europe, et pour moi, c’est saisir la chance de voyager vers autre pays parce qu’ils sont plus proches les uns des autres en Europe qu’aux États-Unis. Quand mon ami m’a proposé ce voyage en Belgique, les voix de mes amis et ma famille étaient dans mon cerveau, me disant d’y aller, même si c’était la première semaine d’université et que j’avais déjà beaucoup de devoirs. C’était une décision controversée, mais comme une proche amie m’a dit, c’est l’étranger, ce n’est pas juste pour étudier (mais les études sont importantes aussi!). La mère d’accueil de Teo, mon ami, avait une cousine qui habite à Bruxelles, et elle nous a proposé d’habiter avec sa cousine pendant notre visite. C’était une chance incroyable, et nous étions d’accord. En vérité, Teo a planifié tout le voyage. Tous mes objectifs de voyage étaient comiquement liés à la nourriture belge, mais nous avons vraiment réussi.  Le meilleur avis que je peux vous donner, c’est de demander aux gens dans votre vie des recommandations. Teo a fait ça, alors nous avons toujours eu quelque chose à faire en Belgique. Dans cet esprit, au lieu de décrire mes expériences, je vous laisse avec une liste d’activités à faire que je recommande absolument si on est en Belgique !

Bruxelles

  • Voir la Grand Place
  • Manger aux Halles Saint-Gery

Gand 

  • Voir l’Autel de Gand
  • Aller au Beffroi de Gand
  • Aller au Gravensteen

Bruges

  • Prendre un bateau dans la ville 
  • Aller au Beffroi de Bruges
  • Aller à la Basilique du Saint-Sang
  • Manger les moules au restaurant «’t Huidevettershuis»

Vous serez vraiment fatigué si vous faites ce voyage le week-end, mais, comme les gens de ma vie m’ont dit, on doit saisir toutes les chances possibles quand on est ici ! La Belgique est à seulement 4 heures de bus de Paris. 🙂

Par Zoe Thompson, VWPP Automne 2024

 

Mon expérience au Clos de la Meslerie (un vignoble près de Tours)

Il y a un mois nous avons passé deux semaines à Tours pour notre orientation et j’y suis déjà retourné, mais cette fois pour une expérience très différente. J’ai une amie qui travaille dans un vignoble de son oncle pendant son année de césure. Elle était vraiment sympa et m’a invité à travailler et rester chez eux pour un week-end.


Je suis arrivé avant le dîner vendredi soir dans une maison tellement magnifique. La maison était construite en 1621, un manoir de campagne. Il ressemble à la maison de Monet, qu’on a vue deux semaines avant. L’intérieur est aussi fantastique que l’extérieur; des salles avec des murs de couleur brillante, de grandes fenêtres et des meubles vieux. Je crois rêver ! C’était un répit parfait des bruits et activités de Paris. Le lendemain, je me suis réveillé tôt pour commencer la vendange (la récolte des raisins). On pouvait voir le lever du soleil sur les collines des vignobles (vraiment, je ne dors pas ?).


Nous avons travaillé dans un groupe avec un couple de Bulgares et avec des Ukrainiens qui travaillent en France depuis qu’ils ont fuit la guerre. On a bu du café en mangeant des madeleines dans l’air froid du matin avant le début de la récolte. Il faut travailler en binôme et allant vers le bas pour trouver les raisins. On les coupe avec des sécateurs et on les mets dans une boîte. Finalement, quand les boîtes sont remplies, on les charge sur un diable derrière un tracteur qui les apporte à la presse. Le processus n’est pas difficile ou compliqué, mais il y a beaucoup de raisins et ça prend du temps de le faire. C’était dur, beaucoup plus dur que je pensais, et mes genoux et mon dos me faisaient mal. Néanmoins, le soleil brillait et le paysage était magnifique, alors c’était un très bon moment.


Le groupe a récolté jusqu’à treize heure (avec une pause à dix heures pour plus de café, des madeleines et du chocolat, bien sûr). Nous croyions qu’il faudrait travailler toute la journée et le lendemain, mais Peter, le propriétaire du vignoble, nous a dit que les raisins n’étaient pas prêts. Pendant le printemps et l’été il pleuvait trop, signifiant que les vignes étaient sensibles aux maladies. Malheureusement, toutes les plantes ont eu de la moisissure et la plupart des raisins sont morts. De plus, les raisins encore vivants ont grandi inégalement. Peter espérait que la récolte serait meilleure la semaine prochaine, donc on a arrêté pour le week-end. C’était dommage, mais c’est la vie pour les fermes pendant le changement climatique. La vie continue et nous avons passé le reste du temps dehors, en parlant, lisant, et buvant du vin dans le paysage merveilleux jusqu’au départ de mon train à Paris.

Par Dash Merrill, VWPP Automne 2024

Le voyage à Ulm, Stuttgart et Munich

Ça ne m’a pris que 3-4 heures pour arriver en Allemagne depuis la France. Une fois descendu à Stuttgart, j’ai vu mon ami qui allait m’emmener à Ulm, une très très belle ville universitaire où il habite. Nous nous connaissons depuis deux ans et demi. Lorsque je suis allé en Amérique après le lycée, il a décidé d’aller en Allemagne, où il a grandi jusqu’à l’âge de 14 ans. Donc il connaissait bien le pays où il allait me guider dans les villes d’Ulm, de Stuttgart et de Munich.

Après y avoir passé le premier soir, nous avons décidé de quitter l’Allemagne pour aller à Schaffhouse et à Bâle, en Suisse. La première ville était très très belle. Nous n’y avons passé qu’une heure mais la vue de la ville depuis la forteresse et le croissant à l’omelette que nous y avons mangé étaient tellement formidables que cette ville est devenue ma favorite des cinq villes que j’ai vues ce week-end. Bâle n’était pas aussi belle que Schaffhouse mais elle était quand même sympa avec cette fameuse cathédrale Notre Dame de Bâle qui est gothique mais construite en bloc de grès rose.

Le lendemain, nous sommes allés voir l’Oktoberfest à Munich, ce qui était excellent. Nous avons bu de la bière allemande en Maß en regardant les personnes ivres qui chantaient et dansaient dans des tentes où les gens étaient habillés en culotte de peau (Lederhose) et en robe à manches bouffantes et tablier de couleurs vives (Dirndl). J’y ai mangé du Spätzle (similaire au mac and cheese) et des Gebrannte Mandeln (des amandes sucrées et brûlées), et je regrette de ne pas en avoir mangé plus.

Ulm, où a grandi Einstein, est une ville calme et simple où nous avons juste marché au bord du Danube en mangeant des desserts comme le Brezen à la vanille et le Berliner à la framboise avant de passer à Stuttgart où il pleuvait des cordes. Cette ville m’a rappelé Istanbul où j’ai passé 18-19 ans de ma vie de 21 ans. Cependant, j’étais si fatigué que nous n’avons pas pu nous y balader, d’où la raison pour laquelle nous sommes restés dans un centre commercial où j’ai bu un matcha latté aux fraises nécessaire et contemplé les responsabilités de ma vie parisienne à laquelle j’allais retourner dans 4-5 heures.

Par Teo Soydan, VWPP Automne 2024