Décrire précisément un lieu de son enfance.
- Par Abigail Paull
Le jardin ensoleillé apparaît plutôt comme une petite prairie naturelle cachée dans la forêt, verte même en plein hiver à cause de tous les conifères. Les crocus sortent du sol gelé, entre les pierres qui forment le chemin. À côté dans le sous-bois se cachent les petits perce-neige. Le premier signe du printemps. La silence est tranquille et fatigué, l’air pur et frais chatouille le visage au moindre vent, et les feuilles sèches qui ne sont jamais tombées des branches froufroutent et chuchotent en réponse. On n’aperçoit pas dans cette saison le potentiel de cet espace. Pendant l’hiver, on ne se souvient jamais de la magnificence du printemps et de la beauté de l’été. C’est toujours une surprise joyeuse. Et Gammy, ma grand-mère, est toujours là pour me la montrer. Elle, qui sort de sa maison de bois avec les fenêtres blanches. Elle me laisse donner à manger à ses poissons rouges bien qu’ils soient en pleine hibernation. Nous nous promenons dans la petite forêt vers son étang d’un mètre de longueur, qu’elle a creusé elle-même quand elle était jeune. Nous passons les baies rouges qu’il ne faut pas manger, et les aiguilles du pin sont douces sous les pieds. Une petite cascade dégouline d’un bassin à l’autre – une fontaine déguisée en source. Je regarde des petites feuilles de nourriture partir de ma main et papillonner vers l’eau du bassin. Les poissons rouges ne sont que des petites taches orange tout au fond de l’étang.
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Un dialogue entre inconnu.e.s saisi à l’improviste
- Par Angelina Papa
Le ciel ressemble à l’hiver et sonne comme le printemps. Deux hommes assis à l’arrêt Porte d’Orléans, attendant le bus 38. Ils sont gris, les deux. Ils ont les yeux gris et la barbe grise. Le trottoir brille plus qu’eux. La poussière s’est accumulée et est restée dans les chemins et les rides de leur peau. Ils étaient là depuis longtemps.
Le premier homme se tourne vers l’autre et demande : « Quand avons-nous grandi ? »
« Je ne comprends pas » dit l’autre.
« Un jour, quand j’ai mis mes chaussettes, elles n’étaient pas des chaussettes de garçon mais des chaussettes d’homme. Quand j’ai mangé, c’était un déjeuner d’homme. Et je n’avais pas de mère j’avais une femme ! »
Le deuxième homme est assis tranquillement. Il est resté longtemps silencieux. Il ajuste son chapeau qui était tombé sur ses oreilles. Il serre sa ceinture et pousse les manches de sa chemise pour qu’elles reposent sur ses poignets et non sur ses mains.
« Je ne sais pas. Mais, regarde-moi. J’ai le chapeau d’un homme mais il est trop grand pour ma tête. Mon pantalon est trop lâche sur mon corps, et maintenant je suis en route de retour à la maison de ma mère. »
Dans la distance, le bus a émergé sur l’horizon. Lentement de plus en plus comme il se déplaçait sur l’avenue.
« Mais, tu es courageux si tu te dis un homme. »
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On fera silence dans la classe pendant quelques minutes, puis on couchera sur le papier tous les mots, phrases ou expressions qui viendront spontanément.
- Par Cece Hawley
Quand il n’y a rien, je suis attentive.
Chaque mouvement,
Chaque craquement,
Mes yeux regardent pour stimuler mon esprit.
Je peux m’entendre avec chaque geste.
Je tourne ma tête, un crépitement,
Bah, je me fais vieille !
Une préférence pour le silence de la nature,
Parce qu’il n’y a jamais de vrai silence.
Dans une salle de classe, dedans, le silence faux aussi, mais
Le vent des ordinateurs et le craquement du parquet créé par l’homme.
Quand on espère qu’il ne se passe rien dans le silence,
Mais soudainement, votre estomac décide de digérer en ce moment,
C’est la vie. C’est un cliché, mais c’est vrai aussi.
Et ça continue toujours.