Une conversation vers Marseille

Mon voyage à Marseille en vacances, je vais vous raconter. Du coup, je suis arrivée le soir. J’avais regardé le coucher du soleil sur l’avion de Madrid, quoi. Malgré l’heure tardive et comme j’étais si fatiguée, le vol n’était pas mal. Assez court et j’ai même réussi à m’endormir pendant un petit moment là. Pas mal du tout. Faire la queue de douane n’était pas aussi agréable. Mais enfin je suis sortie de l’aéroport vers 22h00 et j’ai trouvé un taxi pour aller vers Marseille centre.

Le taxi était conduit par un gentilhomme du nom de Eric et il était si sympa, Eric. Il avait plutôt l’âge de mes oncles, c’est-à-dire un peu plus âgé que mon père et ça se voyait. Ça se voyait avec ses cheveux tout blancs et ses sourcils épais. Au début, j’ai pas vraiment trop parlé car j’étais fracassée, quoi. Mais c’était vrai qu’on avait un vrai trajet devant nous jusqu’à Marseille, donc Eric et moi, on a commencé à bavarder.

Il m’a demandé d’où je venais, moi, j’ai répondu. Puis on a parlé des Etat-Unis, etc. Le small-talk au début comme d’habitude. Ça m’a surpris que j’aie pu identifier son accent du Sud tout de suite, le moment où il m’avait dit « je pain-se que maintenant, c’est le moment parfait pour aller dans les Calanques ». Pain-se. Comme s’il disait « pain » au milieu de « pense ». Awesome, ça.

Au fur et à mesure qu’on continuait à parler, Eric m’a raconté des histoires drôles de son métier de taxi. Il m’a donné des adresses de cafés sympas à découvrir le lendemain. Il m’a expliqué la différence entre l’accent marseillais et parisien. Il m’a dit que j’avais un accent plutôt canadien mais pas très américain — sauf que je pense qu’il mentait pour être poli ahaha.

Et lui, il était très poli, genre il a insisté pour ouvrir la porte avant que je puisse sortir. Il m’a même donné une petite réduction de prix à la fin. ‘Fin, j’ai payé 75 euros au lieu de 90. Encore vachement grave ça, je le sais. Mais le lendemain, ça allait super bien. Bref, Eric avait raison car les Calanques étaient hyper incroyables ; c’était quasiment spirituel d’y aller, quoi. Donc ça en valait la peine à la fin, je pain-se.

Par Sophie Leviss, Wesleyan University, VWPP Printemps 2023