Le Louvre dans l’après-midi

Antoine-Denis Chaudet, L’Amour, 1817

C’était une belle journée gaie qui m’a inspiré à visiter le Louvre, et j’ai été accueilli par la lumière de mi-journée qui a donné vie aux statues de marbre. Les chérubins et les guerriers s’y trouvaient tous les deux, sous le plafond en verre. La Cour Puget, qui avait pour dessein d’imiter la lumière naturelle, occupe l’aile Richelieu du Louvre. Elle est notable pour la combination de l’architecture Renaissance et le plafond moderne, et cette conception essaie de capturer la lumière du jardin français. Les sculptures se situaient autrefois à l’extérieur, notamment dans les jardins de Versailles et des Tuileries, mais ces chefs-d’œuvre de la sculpture française se trouvent maintenant au Louvre.
Je me suis retrouvé au milieu des sculptures, et l’œuvre L’Amour d’Antoine-Denis Chaudet a particulièrement attiré mon œil. Peut-être que j’ai été intoxiqué par la lumière du soleil, mais cette sculpture du Cupidon semblait comme si elle pouvait s’envoler. Le dieu a retenu un papillon qui s’approche d’une rose, et sa peau est apparue réelle, molle et délicate sous la lumière. L’amour incarne une nature érotique qui était une ésthetique appreciée pendant le mouvement néoclassique. Regardant ses courbes douces, il est difficile d’argumenter contre son attrait érotique, et l’atmosphère séduisant de la Cour Puget en ajoute.

Napoléon III est à remercier pour la belle ambiance car il a commandé une rénovation du Louvre. Les architectes Louis Visconti et Hector Lefuel ont redessiné la façade de Puget en 1852, mais la cour n’était pas toujours si belle. Durant la fin du XXe siècle, l’espace fonctionnait comme les guichets de la Caisse centrale du Trésor Public. Heureusement, la Cour Puget a retrouvé son état en plein air en 1989 pendant les grandes rénovations d’I. M. Pei. Les sculptures sont certainement plus belles que le Trésor Public, et la beauté du Louvre dépasse une simple salle d’exposition.
L’étage supérieur du côté Richelieu abrite les chefs-d’œuvre de la peinture française et d’Europe du Nord, mais c’est tranquille, dépourvu des touristes typiques. Un des gardes dormait même. Le Salon de Paris était un événement à la mode, et beaucoup de tableaux du Salon retrouvent ici. David, Broc, Fragonard, tous les grands noms. Aux XVIIIe et XIXe siècles, l’Académie des Beaux-Arts accueillait le Salon de Paris au Louvre. Et pour qu’un artiste pût se faire un nom, il a dû participer au Salon. Certainement, les membres de l’Académie avaient leurs favoris.
Jean-Auguste-Dominique Ingres était un de ces favoris qui illustre le style académique. Pour continuer sur le thème de l’art érotique, son tableau Le Bain turc (1862) est exposé près des autres tableaux académiques. Une toile de ses dernières années d’activité, Ingres retourne aux figures emblématiques de son œuvre. La figure centrale est presque identique à La Baigneuse Valpinçon (1808) du même artiste, et l’orientalisme influence l’esthétique du tableau. Le Bain turc est une toile circulaire qui représente un harem dans un bain. Le tableau se compose entièrement de femmes nues. La peinture est excessive et un peu perverse à mon avis, mais elle communique quelques motifs à la mode de l’époque, particulièrement l’intérêt de l’Europe pour l’Asie. Hormis l’art érotique et la lumière, j’ai aussi vu le palais du Louvre, mais je suis un historien de l’art alors j’ai trouvé difficile de passer outre ces œuvres. Certes, le Louvre est un lieu rempli d’histoire, alors profitez pleinement de tout ce qu’il a à offrir !

Jean-Auguste-Dominique Ingres, Le Bain turc, 1862

Par Owen Smith, Vassar College, VWPP Printemps 2023