Cela fait un mois que je ne me suis pas assise dans le métro. Chaque fois que j’en ai l’inclinaison, j’examine avec attention les sièges rembourrés avant que je prenne la décision encore une fois de me tenir debout pendant mon voyage de quarante minutes sur la 6. Et pourquoi cette crainte ? Enfin, à cause des seules et uniques punaises de lit.
Depuis septembre, ces nuisibles terrorisent la ville, en faisant leur nids (n.b. les punaises de lit ne font pas de nids !) partout à Paris ; à travers les lits parisiens, pour commencer, mais pas seulement ; aussi dans les vêtements à la mode qu’on peut voir à chaque coin de rue, dans les bibliothèques (la bibliothèque Cujas du 5ème a fermé provisoirement pour désinfecter une salle de lecture !) et dans le métro, leur grand palais.
Voilà depuis septembre que les premières vidéos se sont répandues en montrant les énormes punaises de lit rampant sur les coussins du métro. En horreur, je me suis jurée de ne plus jamais m’asseoir sur les sièges sales, les sièges contaminés du métro. Je vois des gens qui s’assoient et j’ai un mouvement de recul; comment diable peut-on faire quelque chose de pareil et tenter le destin ? Ces monstres sont déjà entrés dans 11% des ménages français !
Pourtant, à partir de ces premiers jours, c’est de plus en plus évident qu’on ne peut pas faire grand chose pour se protéger, à part être prudent. Et d’ailleurs, c’est parfois nécessaire de s’asseoir dans le métro pour se préparer à une longue journée ou pour se détendre le soir. À ce moment-là, les étudiant·es de Reid Hall sont tous et toutes sain·es et sauf·ves de ces bestioles horribles. Qui aurait deviné que, parmi les obstacles d’ajustement culturel, on devrait se battre contre les punaises de lit ? C’est évident qu’on ne sait jamais à quoi attendre pendant un séjour à l’étranger.
Par Cora Hume-Fagin, VWPP Automne 2023
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