Ma mère adore Emily in Paris, la série Netflix qui a inspiré autant de buzz que de frustration. Nous avons regardé la dernière saison comme une activité entre filles pas longtemps avant mon départ pour Paris, et quand ma mère a dit quelque chose comme “Ça sera toi bientôt,” j’ai dit “J’espère que non !”. Parmi les nombreux problèmes que j’ai avec la série et son personnage principal, le plus grand, peut-être, c’est qu’Emily ne cesse jamais de penser comme une touriste – c’est-à-dire, pour elle, Paris n’est qu’un terrain de jeu ou un parc d’attractions. Je trouve ce trait ignorant et répréhensible, et sa représentation dans la série m’agace parce que cette même attitude se présente en trop de personnes réelles.
C’est une attitude que prennent, surtout, beaucoup d’étudiant·e·s en échange, au moins dans l’imagination populaire et je voulais donc l’éviter à tout prix. Lorsque je suis arrivée et j’ai commencé à explorer et apprendre à connaître Paris, j’ai refusé d’aller près de la Tour Eiffel ou de l’Arc de Triomphe. En marchant dans les endroits connus autour de chez moi, comme le Jardin du Luxembourg ou Saint-Germain-des-Prés, j’ai refusé de prendre des photos, ayant peur qu’on me voit et pense que les photos sont tout ce qui compte pour moi. Je pensais que je ne pouvais pas vraiment apprécier la ville tout en m’amusant d’une manière plus frivole.
Quelques ami·e·s m’ont rendu visite pendant le semestre, et c’est grâce à eux·elles que j’ai changé d’avis. J’ai déjà été touriste dans ma vie, bien sûr, mais je n’ai jamais été la guide pour quelqu’un d’autre. Lorsque j’ai montré Paris à ces personnes cultivées, intelligentes, et curieuses, qui étaient également surexcitées sans honte, j’ai revu Paris à travers eux·elles et je me suis rendue compte qu’on doit être enthousiaste pour apprécier. Je m’étais prise trop au sérieux, je ne m’étais pas laissée emporter, et j’avais donc manqué quelque chose d’important en essayant d’être sage. Pendant mes derniers jours ici, j’apprécie ce que je connais et la petite vie que j’ai construite à Paris, mais j’apprécie aussi la nouveauté d’avoir vécu dans un pays étranger. Quand je reviendrai ici un jour, j’espère pouvoir garder les deux attitudes.
Par Naya Jorgensen, Wesleyan University, VWPP Printemps 2023
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