Raconter un trajet ordinaire que vous connaissez bien. Pour aller au lycée, à l’université, chez un ami, un parent, etc. Soyez le plus précis possible, à chaque étape de ce trajet.
Par Isabel Crawford
Habituellement, je ne regarde pas les fenêtres du métro. Je préfère fixer les yeux aux pieds des étrangers et je laisse les pensées libres parce que, selon moi, il n’y a pas une meilleure occupation pour les temps dans le métro. J’aurais pu lire un livre ou écouter de la musique mais c’est un lieu bizarre, le métro. Les tunnels noirs, l’animation des murs qui passent, une mosaïque des graffitis, des lumières, des panneaux, des trains qui sinuent sans cesse, des multitudes de gens qui passent les uns et les autres regardant sans regarder. Non, c’est mieux d’être immobile, silencieuse, endormie avec les yeux ouverts. Alors un jour, quand je fixais les yeux aux pieds des étrangers et que les pensées voyageaient dans ma tête avec ni raison ni logique ou peut-être trop de raison et trop de logique, j’ai pris conscience du fait que le train ne bougeait pas. Et quand je me suis aperçue que le train ne bougeait pas, les pensées ont cessé ; c’était à ce moment-là que je me suis rendu compte que mes pensées ont eu besoin du mouvement du train comme une lampe a besoin du courant électrique ; sans courant, une lampe ne donne pas de lumière et sans mouvement les pensées ne volent pas. Bien sûr, mes pensées marchent comme elles doivent – elles font les choses nécessaires pour la vie quotidienne – mais c’était le mouvement du train qui a poussé les pensées à l’extérieur de leurs chemins et le mouvement laisse les pensées libres. Avec chaque arrêt et chaque début j’ai vagué du monde réel au monde moins réel où la mémoire, la conscience, et le sens deviennent un mélange.
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Souvenirs d’enfance.
Par Avery Patterson
Si les souvenirs de mon enfance étaient une couleur, ils seraient bleus. Un bleu comme le Pacifique, dépourvu de tristesse, mais semblable à la couleur mélancolique qui apparaît dans les moments qui suivent le coucher du soleil ou au matin, lorsque le soleil se lève pour la première fois. Je pense aux moments où ma perception du monde s’est formée en regardant les yeux de ma sœur et en écoutant ses histoires avant de dormir.
Aujourd’hui, j’aimerais pouvoir m’asseoir avec mes parents dans la cuisine, pour partager un repas et parler. J’ai envie de partager avec eux mes nouvelles expériences et ma nouvelle perception du monde. J’aimerais pouvoir me promener avec eux à Paris et explorer les rues que je commence à connaître. Je sais qu’un jour je le ferai, mais pour l’instant je remercie mon esprit de conserver mes souvenirs bleus. Je pense que lorsque je serai vieille, mes souvenirs de cette période seront orange et joyeux. Une couleur comme le ciel juste avant le coucher du soleil.