On a fait notre connaissance dans un caveau.
C’était un caveau sous La Vie Devant Soi, un bar de Belleville. Le saxophoniste de la jam de ce soir-là m’a invité et m’a présenté aux autres musiciens de sa génération. Malgré que j’aie essayé de commander autre chose, j’étais bien content avec mon vin blanc. C’était mon deuxième dimanche à Paris–chaque nouveauté dans cette vie nouvelle était un cadeau.
Un groupe de personnes de mon âge est entré. L’un des trois portait un chapeau fait d’un bas de. Je me suis déplacé pour m’asseoir à côté d’elles.
Après avoir utilisé mon meilleur français “j’aime. Ton tenue!”, j’ai passé la soirée à leurs côtés.
On a aidé à ranger le kit de batterie ensemble. Nous nous sommes assis sur la terrasse ensemble. Elles ont fumé, j’ai respiré. Elles ont parlé, j’ai écouté. J’ai posé des petit questions et elles m’ont répondu doucement. Le langage que j’ai le plus compris c’était leur chaleur.
La nuit a pris fin. Le français que j’ai bien compris–ou j’espérais avoir bien compris–était qu’elles disaient que si je visitais Toulouse, je pourrais rester chez elles.
Et donc, je l’ai fait.
Un matin gris, le 15 Avril, je me suis retrouvé devant leur logement avec une bouteille de vin, une bouteille de soda au gingembre, et l’espoir d’avoir bien compris leur accueil.
Heureusement, leur hospitalité et leur chaleur étaient véritables.
Leur appartement: un collage sensoriel, confortable. Les affiches, les haut-parleurs des années 90s, les livres partout, une copie du livre La Vie Devant Soi, des bougies dans les grandes bouteilles, les poissons domestiques dans la cuisine. Leur espace et leur chaleur.
On a mangé des croissants, elles m’ont fait découvrir la meilleure boulangerie à Toulouse, on a marché ensemble. En chemin, on a trouvé les meilleures librairies pour un café ou les BD’s, le quai où tous les étudiants se rassemblent, les endroits connus pour leur techno.
Ma dernière nuit là-bas, j’ai eu la chance de rencontrer leurs amies qui n’avaient jamais rencontré d’Américaine. On a partagé une curiosité mutuelle. Des questions, des réponses. Fumer, respirer. Une nouvelle terrasse, un peu plus de compréhension du français, la même chaleur.
Par Dora GRAHAM, VWPP Printemps 2025