Petites choses françaises arbitraires que je n’aurais jamais connues

Et ainsi commence le compte à rebours de dix jours avant que je dois faire le périlleux voyage une dernière fois vers CDG. Maintenant que mon séjour à Paris touche à sa fin, j’ai pensé qu’il serait sympa de préserver par écrit quelques petites choses que je n’aurais jamais connues si je n’avais pas choisi Paris – si je n’avais pas, un peu au hasard, décidé de prendre français en première année de lycée au lieu de l’espagnol. Il n’y a pas vraiment de logique dans les éléments que j’ai inclus dans cette liste, sauf que, sans aucun doute, mon semestre n’aurait pas été le même sans eux.

  1. Les dattes à la pâte d’amande

Mon hôte m’en a offert un après le dîner lors de ma première semaine à Paris. Je pensais que je n’aimais pas les dattes, mais j’avais tout faux. Le texture moelleuse de la datte mêlée à la douceur goût de la pâte rose crée un petit dessert parfait, surtout accompagné d’un peu de fromage et, peut-être, d’un café.

  1. Les joies d’une fenêtre ouverte

Une chose à savoir sur Paris, c’est que les immeubles sont anciens. Si une fenêtre reste fermée ne serait-ce qu’un jour, l’air devient immédiatement lourd. Au début, ouvrir ma fenêtre semblait être une corvée, surtout en plein hiver ou lorsque les chats s’approchaient un peu trop du bord. Mais peu à peu, j’ai appris à aimer cette ouverture sur la rue, cette brise aux odeurs variées, ces voix de couples et d’amis, les klaxons, le métro juste en face. J’aime l’idée d’avoir un petit morceau de la ville dans ma chambre, avec moi. 

  1. Les puces de Saint-Ouen

Je ferais n’importe quoi pour les puces de Saint-Ouen. N’importe quoi. La plupart des restaurants à proximité ne valent certainement pas le déplacement, mais lorsqu’on est entouré de médaillons anciens en argent, de cartes postales des années 1890, de meubles baroques et de boîtes de vraies dents humaines, il n’est plus nécessaire de penser à boire, manger ou même respirer. C’est mon endroit préféré au monde.

  1. L’expression sniff sniff

Je ne saurais expliquer la joie que j’ai ressentie quand mon hôte m’a appris l’expression sniff sniff. Malheureusement, je n’ai jamais entendu quelqu’un d’autre utiliser cette expression, mais je le dirai au moins une fois par jour. Employée pour exprimer la tristesse ou la compassion, elle sonne à la fois délicieusement sarcastique et merveilleusement empathique.

  1. Le coucher de soleil à 22h

Mon moment préféré de la journée c’est le une heure qui précède le coucher du soleil. Il y a quelque chose dans cette lumière douce, ce calme qui enveloppe la ville. Au printemps à Paris, il semble que ces soixante minutes s’étirent sur des heures entières. On ressent une sorte de tranquillité, une impression de temps infini, de possibilités sans fin, alors que l’horloge affiche 21h30 sans qu’une seule étoile ne soit encore visible dans le ciel.

Par Emma RAFF, VWPP Printemps 2025